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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 4 au 10 août ?

Date de publication : 11/08/2025
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8888 PARIS

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Myint Swe, 74 ans, ancien président par intérim du régime militaire birman, est décédé jeudi matin à l’hôpital général des services de défense n°2 à Naypyitaw. Gravement malade, il souffrait de la maladie de Parkinson et de troubles neurodégénératifs associés. Malgré des traitements à Singapour et en Birmanie en 2024, son état ne s’est pas amélioré. Myint Swe, lieutenant général et proche de l’ex-dictateur Than Shwe, avait occupé plusieurs postes clés avant de devenir vice-président sous le gouvernement de la Ligue nationale pour la démocratie, puis président par intérim après le coup d’État de février 2021 mené par Min Aung Hlaing.

 

Le nouveau régime birman, rebaptisé Commission de sécurité et de paix de l’État (NSPC), a suspendu des dispositions clés de la Loi sur la protection de la vie privée et de la sécurité des citoyens. Les autorités peuvent désormais perquisitionner, arrêter sans mandat ni témoins, détenir au-delà de 24 heures sans approbation judiciaire et intercepter les communications privées. Adoptée en 2017 pour mettre fin aux abus sécuritaires, la loi est désormais inopérante. La mesure s’applique non seulement aux zones sous loi martiale, mais aussi aux 267 villes où doivent se tenir des élections, offrant au régime un contrôle total sur le pays.

 

Une délégation du régime birman, menée par le ministre en chef de l’État Shan, Aung Aung, et le major-général Soe Hlaing, s’est rendue à Panghsang, capitale de l’État Wa, contrôlé par l’Armée unie de l’État Wa (UWSA). Objectif : préparer les élections prévues en décembre. Les représentants du régime ont promis un soutien dans l’éducation et la santé, ainsi que des mesures en vue du scrutin. La rencontre, présidée par le chef adjoint de l’UWSA, Zhao Guoan, intervient alors que ce groupe armé, le plus puissant du pays, maintient un cessez-le-feu de plus de trente ans avec Naypyidaw. Dans les zones voisines sous contrôle du régime, le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), soutenu par l’armée, domine la scène politique. Malgré une neutralité affichée dans le conflit entre le régime et les groupes rebelles, l’UWSA est soupçonnée d’avoir aidé ses alliés lors de l’Opération 1027. Des pourparlers similaires ont récemment eu lieu avec d’autres groupes armés, comme l’Armée de l’alliance démocratique nationale (NDAA) à Mongla, afin de discuter de paix et de développement.

 

À l’occasion du 58ᵉ anniversaire de l’ASEAN, le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, a réaffirmé le principe de « non-ingérence dans les affaires intérieures » des États membres. Une position qui contredit le Consensus en cinq points de l’organisation, appelant notamment à la fin des hostilités en Birmanie. Depuis le coup d’État de 2021, Min Aung Hlaing utilise la Charte de l’ASEAN comme argument pour écarter les pressions régionales.

 

À Rangoun, le président du Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), Khin Yi, a exhorté ses partisans à aider le régime militaire à organiser les élections générales prévues en décembre, qualifiant la rencontre de « rassemblement d’amis patriotes et nationalistes ». Ce scrutin, privé de réelle concurrence après la dissolution des principaux partis d’opposition dont la NLD, est vu comme une opportunité pour l’USDP de renforcer son emprise. Malgré l’interdiction officielle, Khin Yi et ses cadres mènent déjà une campagne officieuse dans plusieurs régions. Leur objectif : permettre à Min Aung Hlaing de réaliser son ambition de devenir « président élu » en 2026, un poste déjà largement sécurisé par la Constitution de 2008 qui réserve 25 % des sièges parlementaires à l’armée.

 

L’amiral Moe Aung a été discrètement démis de ses fonctions au sein du Conseil d’administration de l’État et de la sécurité nationale, remplacé par l’ancien chef de la marine, Tin Aung San. Son exclusion fait suite à une importante fuite de données personnelles touchant plus de 200 000 employés de la junte, dont l’origine serait liée à un de ses bureaux. La junte craint que des informations sensibles sur ses alliés, la Chine et la Russie, soient compromises. Une enquête a été lancée et une nouvelle loi sévère sur la protection des secrets militaires a été promulguée.

 

La junte militaire birmane a signé un contrat avec le lobby américain DCI Group, pour 3 millions de dollars annuels, afin d’améliorer ses relations avec les États-Unis avant les élections controversées de décembre. Cette démarche, orchestrée par le ministère de l’Information, fait suite à une précédente collaboration de 2021 et intervient alors que Washington impose de nouvelles sanctions commerciales. Critiquée par des ONG comme Justice for Myanmar, cette opération de communication vise à atténuer l’image négative du régime liée aux violations des droits humains.

 

La Confédération syndicale internationale (ITUC) a qualifié les prochaines élections organisées par la junte birmane de « fraude stratégique », appelant la communauté internationale à les rejeter. L’ITUC souligne que la transparence, l’inclusion et l’absence d’intimidation sont inexistantes dans ce scrutin, et exige la libération immédiate des syndicalistes et prisonniers politiques. Plusieurs organisations internationales ont également condamné ce vote, prévu dans seulement 267 des 330 villes, alors que de nombreuses zones restent hors du contrôle du régime.

 

Des rassemblements commémoratifs pour le 37e anniversaire du soulèvement pro-démocratie birman de 1988, connu sous le nom de « soulèvement 8888 », ont eu lieu du 5 au 7 août à Paris, Séoul, Sydney, New York, Dallas et Dubaï. Ces manifestations ont appelé à un soutien international renforcé pour le mouvement démocratique birman, particulièrement depuis le coup d’État militaire de 2021. Dans la région de Sagaing, sous contrôle de la résistance, des événements similaires ont été rapportés, avec un appel à la mobilisation sous le slogan : « Le 8888 inachevé – Ensemble, luttons pour la libération du peuple ». Le soulèvement de 1988, violemment réprimé, reste un symbole fort de la lutte pour le retour à un gouvernement civil.

 

Économie

 

La Banque centrale de Birmanie (CBM) a injecté plus de 1,46 million de yuans et 930 300 bahts le 8 août, tout en vendant 701 120 $ aux importateurs d’huiles comestibles et 361 921 $ à ceux de carburant. Depuis début août, la CBM multiplie les interventions sur le marché des devises, vendant plusieurs millions de dollars aux entreprises d’importation d’huile et de carburant pour stabiliser le marché. En juillet, elle avait déjà vendu 36,5 millions de dollars et injecté diverses devises pour soutenir les secteurs clés. Ces opérations reflètent les efforts continus de la CBM pour gérer la liquidité et soutenir l’importation de produits essentiels.

 

Entre avril et juillet 2025, les investissements directs étrangers (IDE) en Birmanie ont dépassé 118 millions de dollars, selon la Direction des investissements et de l’administration des entreprises (DICA). Parmi les 53 pays investisseurs, la Chine, Singapour et la Thaïlande ont été actifs durant cette période. Les IDE se sont principalement concentrés sur les secteurs de l’énergie, du pétrole, du gaz naturel et de la fabrication. Sur les 26 nouveaux projets enregistrés, 24 concernent la fabrication, un le pétrole et le gaz, et un les services, pour un montant total de 106 millions de dollars. Par ailleurs, les augmentations de capital dans les entreprises existantes ont atteint 12 millions de dollars. Aucun nouvel investissement n’a été enregistré dans les secteurs de l’élevage et de l’énergie.

 

Les exportations de noix d’arec de Birmanie vers l’Inde ont fortement augmenté lors de l’exercice financier 2024-2025 (avril-mars), selon le rapport du ministère indien du Commerce cité par l’Economic Attaché à Kolkata. La valeur des exportations birmanes vers l’Inde est passée de 15,6 millions de dollars en 2023-2024 à 33,2 millions de dollars en 2024-2025. Parallèlement, les importations indiennes de noix d’arec en provenance du Bangladesh ont également progressé, atteignant 53 millions de dollars contre 13,3 millions l’année précédente. La demande chinoise pour les noix d’arec fraîches et humides du Myanmar est en hausse, renforçant la compétitivité du marché birman. Ces noix, souvent en forme conique, sont un ingrédient clé dans la pratique locale de la mastication du bétel.

 

Société

 

Myanma Railways annonce l’achèvement de la modernisation des stations du projet de rénovation du Yangon Circular Railway, opérationnel depuis début 2025. Lancés en 2022, les travaux incluent la construction de nouvelles gares à Aung San, Kamayut, Okkyin, Phawgan, Thamine et Tamway, avec d’autres prévues à Hanthawady et Tadagalay en 2024. Les installations rénovées offrent désormais guichets, salles de contrôle électroniques, bureaux et sanitaires. Actuellement, sept trajets quotidiens circulent dans chaque sens sur la boucle ouest, avec deux trains DEMU espagnols le matin et deux l’après-midi, au tarif de 1 000 kyats, contre 400 kyats pour les anciens trains japonais RBE. Le projet, divisé en sections est et ouest, vise à réduire l’intervalle des trains à 10-12 minutes et à transporter jusqu’à 240 000 passagers par jour.

 

Dix-huit responsables du régime birman, dont le brigadier-général Zaw Min Aung, commandant adjoint du Commandement du Sud-Est, sont interrogés pour leur rôle présumé dans une affaire de contrebande transfrontalière. L’enquête fait suite à l’interception de 144 camions transportant des marchandises illégales de Thaïlande vers Rangoun. Le chef adjoint de la junte, Soe Win, a promis des sanctions sévères contre les impliqués, alors que ce trafic perturbe fortement le commerce frontalier. Parmi les personnes visées figurent des douaniers, policiers et officiers du renseignement militaire, soupçonnés de complicité. Un remplaçant a déjà été nommé pour Zaw Min Aung. Depuis janvier 2022, plus de 25 000 cas de contrebande ont été signalés, pour une valeur estimée à près de 664 milliards de kyats.

 

Répression/Conflit

 

Une enquête de Conflict Armament Research (CAR) révèle que la junte militaire birmane utilise une technologie anti-brouillage européenne sophistiquée sur ses drones de combat. Malgré les sanctions de l’Union européenne, le régime s’est procuré des modules de navigation haute précision via un distributeur chinois, qui les a ensuite détournés à des fins militaires en Birmanie. Cette découverte souligne les failles dans le contrôle des biens à double usage et pousse l’ONG Justice for Myanmar à demander un renforcement des sanctions pour empêcher l’acheminement d’équipements sensibles au régime birman.

 

Après la signature de la loi sur la cybersécurité, des patrouilles militaires à Mandalay inspectent désormais les téléphones des piétons et motocyclistes pour détecter l’usage de VPN et l’accès à des réseaux sociaux interdits comme Facebook. En vigueur depuis le 30 juillet, cette loi criminalise l’utilisation des VPN et permet au régime une surveillance étendue pour réprimer les critiques en ligne. Parallèlement, le régime déploie le système PSMS, développé avec la Chine, pour contrôler l’identité et les antécédents des personnes dans les lieux publics. Milices, soldats en civil et caméras renforcent ce dispositif, qui a déjà conduit à des arrestations, dont celle d’une jeune femme liée à des manifestations anti-régime.

 

L’armée birmane a repris le bataillon d’artillerie 366 à Bhamo, dans l’État de Kachin, cinq jours après l’arrivée de renforts. Capturé en février par l’Armée pour l’indépendance de Kachin (KIA) et ses alliés, le site a été reconquis grâce à une flottille de 17 navires transportant troupes, vivres et munitions depuis Mandalay, malgré la destruction de six bateaux par la résistance. La contre-offensive lancée après le débarquement a permis cette victoire le 5 août, selon le colonel Naw Bu, porte-parole de la KIA, qui a toutefois souligné les lourdes pertes subies par la junte. La bataille de Bhamo, commencée en décembre, se poursuit, avec plusieurs bastions encore à prendre. L’armée a utilisé des drones FPV, offrant une grande précision, mais difficiles à contrer.

 

L’armée birmane a repris le bataillon d’artillerie 366 à Bhamo, dans l’État de Kachin, cinq jours après l’arrivée de renforts. Capturé en février par l’Armée pour l’indépendance de Kachin (KIA) et ses alliés, le site a été reconquis grâce à une flottille de 17 navires transportant troupes, vivres et munitions depuis Mandalay, malgré la destruction de six bateaux par la résistance. La contre-offensive lancée après le débarquement a permis cette victoire le 5 août, selon le colonel Naw Bu, porte-parole de la KIA, qui a toutefois souligné les lourdes pertes subies par la junte. La bataille de Bhamo, commencée en décembre, se poursuit, avec plusieurs bastions encore à prendre. L’armée a utilisé des drones FPV, offrant une grande précision, mais difficiles à contrer.

 

Les forces du régime birman ont lancé une offensive pour reprendre Mogok, célèbre pour ses mines de rubis, aux mains de l’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA). Les combats s’intensifient le long de la route reliant Nawnghkio, reprise par le régime à la mi-juillet, à Mogok. Soutenue par une artillerie lourde et des drones, l’armée fait face à la résistance de la TNLA, qui contrôle toujours Mogok malgré les frappes aériennes. Les deux camps doivent participer ce mois-ci à des pourparlers sous médiation chinoise, mais la TNLA refuse de céder plusieurs villes stratégiques. Selon les analystes, le régime cherche à renforcer sa position avant ces négociations, après l’échec des discussions en avril.

 

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