Le Parlement cambodgien a adopté lundi 25 août une loi controversée permettant de retirer la nationalité à des citoyens retenu coupable d’actes de trahison ou de collusion avec des puissances étrangères, suscitant l’inquiétude de dizaines d’organisations de défense des droits humains.

Selon le gouvernement, cette mesure vise à protéger la sécurité nationale, la souveraineté et l’intégrité territoriale, tout en renforçant les devoirs constitutionnels des citoyens. Le Premier ministre Hun Manet et le président de l’Assemblée nationale Khuon Sudary ont souligné que la révocation de la nationalité est déjà pratiquée dans plus de 150 pays, dont la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne, l’Australie, l’Inde, la Corée du Sud et Singapour.

Les 120 membres de l’Assemblée nationale présents à Phnom Penh ont voté à l’unanimité en faveur du projet, y compris le Premier ministre Hun Manet. Bien que le Sénat et le président doivent encore ratifier la loi, cette étape est perçue comme une simple formalité.

Mais les militants des droits humains redoutent que cette disposition soit utilisée pour contraindre les détracteurs de la famille Hun, au pouvoir depuis longtemps, à l’exil. En juillet, Amnesty International avait dénoncé le projet comme une « violation flagrante du droit international », rappelant que « la révocation de la citoyenneté ne doit pas devenir un outil politique pour réduire au silence et intimider les voix critiques ».

Ce week-end, cinquante organisations de défense des droits humains ont publié une déclaration commune avertissant d’« un effet dissuasif désastreux sur la liberté d’expression de tous les citoyens cambodgiens ». Elles ont ajouté : « Nous devons pouvoir nous réunir et discuter de l’avenir de notre pays en tant que Cambodgiens, sans craindre de perdre notre identité. »

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