Le Premier ministre chinois Li Qiang a fermement rejeté, jeudi 24 juillet, les préoccupations de Bruxelles concernant des subventions excessives accordées par Pékin à son industrie nationale. Lors d’une table ronde avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Li Qiang a déclaré que la Chine « ne peut pas se permettre » de telles dépenses.
« La Chine ne pratique en aucun cas ce que certains qualifient de politique de subventions ou d’allégements fiscaux », a affirmé le Premier ministre chinois, dans des propos directs tenus lors du sommet UE-Chine organisé à Pékin, un contexte marqué par des tensions liées à des sujets majeurs, de l’Ukraine au commerce.
Bruxelles avait notamment exprimé son inquiétude face aux subventions de l’État-parti chinois qui pourraient fausser la concurrence sur le marché européen. À cela, Li Qiang a répondu : « La Chine n’est pas aussi riche que l’Europe, nous n’en avons pas les moyens. »
« Nous ne serions pas assez stupides pour utiliser les fonds publics, accumulés par le gouvernement et le travail acharné de notre peuple, afin de vendre nos produits aux consommateurs étrangers », a-t-il ajouté.
L’an dernier, le déficit commercial de l’UE avec la Chine s’est élevé à environ 360 milliards de dollars. Le Premier ministre chinois estime toutefois que ce déséquilibre ne résulte pas de subventions publiques.
« Certaines entreprises, notamment dans le secteur manufacturier, estiment que les capacités de production chinoises sont trop importantes », a-t-il expliqué, soulignant que « les usines fonctionnent 24 heures sur 24 ».
« Certains craignent que cela ne crée de nouveaux déséquilibres dans l’offre et la demande au niveau mondial », a-t-il poursuivi. « Nous sommes également conscients de ce problème », a-t-il reconnu, sans toutefois préciser les mesures que Pékin envisage pour y remédier.
Le numéro deux du pouvoir chinois a par ailleurs contesté l’idée d’une économie chinoise en difficulté, confrontée à une croissance atone, un risque de déflation et un taux de chômage élevé chez les jeunes.
« Bien sûr, il existe des défis et des difficultés, mais il est faux d’affirmer que l’économie chinoise est en récession », a-t-il assuré. « Notre taux de croissance du PIB reste supérieur à 5 % », a-t-il insisté.
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