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Chronique derrière les barreaux : Ne rêvons pas…

Journaliste : Pascal P.
La source : Gavroche
Date de publication : 15/06/2019
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Les prisons thaïlandaises comme vous ne les avez jamais vues ! Pascal P., incarcéré à la prison de haute sécurité de Klong Prem, à Bangkok, nous décrit chaque mois son quotidien : un regard sans concession sur la vie carcérale au pays du sourire.

 

Il y a quelques mois, un nouveau directeur a pris ses fonctions.
A son arrivée, il a réuni les étrangers de Klong Prem.

 

Il s’est présenté, a souligné sa volonté de dialogue et a proposé de rencontrer régulièrement les délégués carcéraux pour discuter des améliorations possibles dans la vie quotidienne.

 

Il avait notamment en projet de regrouper tous les étrangers dans un même bâtiment.

 

Beaucoup de détenus étant installés depuis longtemps, l’idée n’a pas séduit grand monde et ne s’est finalement pas réalisée.

 

Tout a continué comme avant pendant quelques mois puis, peu à peu, un constat à pris forme.

 

A toutes les requêtes posées par les délégués (plus de choix dans les produits cantinables, autorisation des radios et lecteurs MP3, cours d’informatique, etc.), la même réponse revenait inlassablement: «j’étudie la chose».

 

Et un beau jour, en se rendant au parloir, nous avons eu la surprise de découvrir le premier changement notable depuis cette fameuse réunion.

 

Un double grillage séparant visiteurs et visités avait été installé, empêchant tout échange visuel avec son vis-à-vis.
Un peu plus tard, il a été annoncé que les colis ne parviendraient plus librement et qu’il faudrait désormais faire viser la liste des «biens» envoyés avant de les poster.

 

Raisons de sécurité nous a-t-on dit.

 

Peut-être, mais cette nouvelle organisation n’a fait qu’alourdir les démarches et les plus pessimistes prévoyaient que bientôt, les colis ne seraient plus autorisés.

 

L’attente ne fut pas longue.

 

Quelques semaines plus tard, des stupéfiants étaient trouvés dans un colis marquant l’interdiction définitive des envois postaux.
(Mais rassurons-nous, ya baa et autres substances circulent toujours en masse et les gardiens acceptent sans problème de faire «vos courses», – médicaments, nourriture… contre rémunération.
Lorsqu’on est riche, il y a toujours «moyen de moyenner».

 

Enfin, dernière innovation : la nouvelle organisation du magasin où les visiteurs peuvent acheter nourriture et divers articles lors des visites.

 

Un beau matin, la liste des articles disponibles s’est vue considérablement réduite, sans préavis.

 

Tout cela fait que, chat échaudé craignant l’eau froide, nous redoutons désormais toute nouvelle annonce d’une quelconque «amélioration».

 

Plus ça va, moins ça va.

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