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THAÏLANDE – CHRONIQUE : « Love Hotel »

Journaliste : Michel Hermann
La source : Gavroche
Date de publication : 24/04/2024
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Love Hotel

 

En cette période d’interminable canicule, les “Love Hotels” peuvent être une alternative ludique (et lubrique) pour rechercher un peu de fraîcheur lors d’un long trajet en voiture…

 

Le « Love Hotel » est un hôtel sans étage, qui comporte une série de box pour les voitures, cachés par un rideau. Au bout de ce box, se trouve une chambre climatisée avec salle de bain et minibar, comportant souvent des miroirs sur les murs ainsi qu’au plafond. Cela permet, dans une société traditionnelle mais pragmatique, d’amener une ou un partenaire en toute discrétion. Ces « Love Hotels » sont d’ailleurs très prisés des jeunes car ils sont généralement bon marché. Il y en a pléthore dans les campagnes. A Sukhothaï, il y en a cinq. Il ne faut pas les confondre avec ceux du Japon, très clinquants, qui font partie intégrante de la vie sociale japonaise.

 

Chers lecteurs, essayez, cela vaut le détour … En attendant, bonne lecture ! (Dix strophes en hexasyllabes et quintils).

 

J’aime les « Love Hotels »
Et leurs chambres obscures.
On y entre en voiture,
Ô divine chapelle !
J’aime les « Love Hotels ».

 

La voiture garée,
On tire les rideaux.
Les désirs coulent à flots.
Vite ! on est pressé,
La voiture est garée.

 

Dans la glace au plafond,
Je la vois à l’envers,
Les fesses bien en chair,
Mon volcan, mon typhon,
Dans la glace au plafond.

 

Elle remue son derrière,
Me donne des frissons
A perdre la raison.
Ma vénus, ma guerrière,
Elle remue son derrière

 

À Sukhothai city,
Les alcôves d’amour
Sont à chaque détour.
On s’aime à la folie
À Sukhothai city.

 

C’est mieux qu’au paradis,
Un vrai jardin d’Eden,
Pour les envies soudaines,
N’est-ce pas ma jolie,
C’est mieux qu’au paradis.

 

Dehors il fait soleil.
Le temps s’est arrêté.
Dans ce temple discret,
Les sens sont en éveil.
Dehors il fait soleil.

 

Corps lassés et repus
Par tant de volupté
Violente et sublimée,
On s’assoupit tout nus,
Corps lassés et repus.

 

Il est temps de partir,
Ma muse, mon trésor.
Fini le corps à corps
Dans cet îlot de plaisirs,
Il est temps de partir.

 

J’aime les « Love Hotels ».
Ici, on n’y dort pas
Mais on s’aime à tout va,
N’est-ce pas ma charnelle ?
J’aime les « Love Hotels ».

 

Michel Hermann

 

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7 Commentaires

    • Alexis L. Pas tout à fait : selon le Larousse, un hôtel de passe est un « établissement hôtelier où se pratique la prostitution. », ce qui n’est pas le cas dans mon exemple (l’auteur).

    • Alexis L. En Thaïlande, un jeune ne peut pas coucher avec sa copine chez les parents. Donc il y a ces motels (appelés joliment “resort”) où ils peuvent payer la chambre pour une heure ou deux incognito. Ça sert aussi pour amener sa maîtresse ou une prostituée rencontrée dans un bar, le rideau sert à cacher la plaque d’immatriculation de la voiture.

  1. Quand je vois le nom “Michel Hermann”, je ne saurai dire pourquoi, mais ça me fait le même effet qu’aux Gaulois qui tombaient sur Assurancetourix. 🥴😵‍💫😖

  2. Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
    Papiers des murs des chambres des hôtels moisis
    Chevelures des rideaux déchirés, des néons tristes
    Et plus rien d’autre pour te prouver que tu existes
    Et plus rie d’autre pour te prouver que tu existes
    Non, plus rien d’autre pour te prouver que tu existes

    Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
    Papier des murs des chambres des hôtels moisis
    Chevelure immobile er chaude des longues nuits
    Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit

    Chambres d’Asie, retournes-y
    La nuit, le jour
    Murs moisis, peau, peau de velours

    Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
    Papier des murs des chambres des hôtels moisis
    Chevelure immobile et chaude des longues nuits
    Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit

    Chevelure des rideaux tirés, des fenêtres closes
    Reflet dans les glaces des murs, des corps qui reposent
    Bruit des clés, des verrous, des barreaux, des portes de fer
    Et couloir allumé le jour et la nuit comme en enfer

    Comme en enfer, mais comment faire
    Retournes-y quand même
    Murs moisis où l’on te dis qu’on t’aime

    Chevelures des fenêtres fermées des chambres d’Asie
    Papier des murs des chambres des hôtels moisis
    Souvenir inutile et triste des longues nuits
    Et mordre dans les draps des chambres d’Asie
    Comme on mord dans un fruit

    Chambres d’Asie, retournes-y
    Un jour ou l’autre
    Emmenes-y la peau d’un autre

    Papier des murs des chambres des hôtels moisis
    Chevelure immobile et chaude des longues nuits
    Et mordre dans les draps des chambres d’Asie
    Comme on mord dans un fruit

    Chevelures des fenêtres fermées
    ¨Papier des murs des chambres
    Chevelure immobile et chaude
    Draps mouillés de tous les cris

    Chevelure des rideaux tirés de fenêtres closes
    Reflet dans les glaces des murs
    Bruit des clés, des verrous, des barreaux
    Et couloir allumé le jour et la nuit

    Gérard MANSET 1985 ( sur you tube) et son livre Chambres d’Asie, ed Aubier, 1987, 96 pages

  3. Michel Hermann est un observateur sagace. Il croque la vie avec gourmandise et humour. Ses poèmes nous offrent chaque semaine de bien jolies balades en Thaïlande.

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