La réputation du nouveau Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul tient en un mot : cannabis. C’est à ce politicien très fortuné, magnat du bâtiment avant d’entrer en politique au sein du parti Bhumjaithai, que le royaume doit la légalisation de la vente de cannabis médical. Résultat : l’explosion d’officines spécialisées, loin d’être toutes médicales. Et un feuilleton politico-social à multiples épisodes, entre promesses d’abandon de cette politique de légalisation et pressions pour ne pas abandonner cette nouvelle poule aux œufs d’or…
L’important est néanmoins ailleurs
Anutin, désormais chef du gouvernement, doit avant tout démontrer qu’il est capable d’assurer une stabilité politique, et qu’il peut réaliser le grand écart entre le très respecté monarque – dont il est proche – et la jeunesse turbulente du parti du peuple, l’ex-Move Forward. Un exercice d’équilibriste doublé d’une seconde mission à hauts risques : celle qui consiste à calmer le jeu entre la Thaïlande et le Cambodge, en utilisant sans doute des canaux clandestins maîtrisés par le parrain du parti Bhumjaithai, le chef du clan de Buriram, Newin Chidchob.
Au-delà du cannabis, Anutin Charnvirakul doit démontrer que la Thaïlande est gouvernée. Et qu’elle n’a pas vocation à être otage de la famille Shinawatra, dont le patriarche, Thaksin Shinawatra, est de nouveau incarcéré. Avec, toujours en embuscade, une armée royale prête à intervenir si la fumée du cannabis politique thaïlandais devient à ses yeux trop toxique.
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