Home Accueil GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Doit-on dissoudre la société thaïlandaise ?

GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Doit-on dissoudre la société thaïlandaise ?

Date de publication : 06/02/2024
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Cour Constitutionnelle de Thailande

 

La monarchie Thaïlandaise rassemble. Elle est l’un des piliers du pays. Son épicentre. Mais elle divise aussi. Cette réalité est celle que les pétitionnaires désireux de voir la justice du royaume dissoudre maintenant le parti Move Forward ne veulent pas admettre. Or ils ont tort. Interdire cette formation politique victorieuse des dernières législatives ne fera que radicaliser la frange de l’opinion thaïlandaise demandeuse de réformes jusqu’au au sommet de l’État. Il s’agirait en effet, ni plus ni moins, d’un vol des résultats électoraux. Impossible ensuite, pour les partisans du statu-quo monarchique et du délit de lèse-majesté qu’ils représentent le peuple dans sa diversité.

 

Considérer, comme viennent de le faire les juges constitutionnels thaïlandais, que le parti Move Forward s’est rendu coupable d’une violation de l’article 112 du code pénal, ne signifie pas que ce mouvement, son programme et sa plate forme électorale sont à jeter aux oubliettes de la démocratie. L’intérêt du pays est que cette formation propose des amendements à son programme et à ses promesses de campagne pour sortir de cette impasse juridique. Le royaume a besoin d’avoir, dans ces années de convulsion géopolitiques, un gouvernement à la fois stable et représentatif, respectueux des traditions et de la loi, mais ancré dans la modernité.

 

Éviter un engrenage juridique aveugle

 

Dissoudre le parti Move Forward ne changera donc pas la donne. Que l’on soit ou non favorable à l’article 112 – régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l’homme – l’époque à laquelle nous vivons exige de regarder les réalités en face. Les 44 députés du Move Forward et leurs électeurs sont aussi thaïlandais que les partisans de la monarchie et du délit de lèse majesté. Qui, au sein de la coalition actuellement au pouvoir, saura se montrer à la hauteur et éviter un engrenage juridique aussi aveugle que dangereux ?

 

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6 Commentaires

  1. Un spécialiste “commentateur” je suppose hexagonal, avec sa lorgnette “pas de droite”, de l’âme thaïlandaise qui fait ses offres de services… mais puisque vous plaidez l’erreur possible, il vous reste une once de lucidité… pour éviter, à l’avenir, de se mêler de politique intérieure en préconisant vos qualifications possiblement pénales…

  2. Possible que je sois dans l’erreur, mais il semble que vous haïssez le Royaume, ses institutions et la grande majorité de son peuple. La Thaïlande, vous la regardez munis de votre lorgnette de gauche, vous lui donnez vos leçons, vous rêvez de détruire son âme.

    • Cher monsieur
      Votre commentaire sur notre couverture de la Thaïlande nous est bien parvenue via Facebook. Un grand merci pour votre lecture attentive de Gavroche. Vous estimez semble t-il que nous sommes biaisés dans notre suivi de l’actualité du Royaume. Vous devez, dans ce cas, être fort déçu par les Thaïlandais eux mêmes, car les critiques que nous reflétons sont celles d’une partie de la population. Il arrive que des pays soient divisés. Il arrive que des régimes politiques soient questionnés. Dès lors que ces questions sont celles de la population locale, et pas celle d’étrangers ayant un regard en surplomb, Gavroche, enraciné en Thaïlande, les répercute logiquement. Sachez que nos colonnes vous sont ouvertes pour un texte d’opinion / Tribune. Y compris pour nous critiquer. Bien à vous et continuez de nous lire, La rédaction

      • Que répondre à une défense si intelligemment formulée ?
        Certes, la société thaïe peut apparaître parfois divisée, certes le rôle d’un journaliste est d’en faire état.
        Mais, simple individu ayant choisi de vivre dans le Royaume, j’ai depuis longtemps adopté ses règles, fait miens ses principes, et surtout ne me considère qu’invité.
        Ce que je me permets de contester, c’est votre biais, de plus en plus affirmé, dans votre traitement de l’information. Si, français, vous utilisiez ce même biais pour traiter l’information française, je n’en serais aucunement choqué. Ce qui me choque, c’est ce biais appliqué aux évènements se produisant en Thailande par des journalistes français résidant en Thaïlande.
        Vous penserez certainement que vous êtes dans « le camp du bien », « le camp du progrès » et votre serviteur un affreux réactionnaire.
        En un mot, je souhaiterais que des journalistes français invités en Thaïlande s’abstiennent d’afficher leurs préférences politiques relatives à la Thaïlande.
        Simple souhait bien entendu, en rien comminatoire.

        • Un grand merci une nouvelle fois pour cet échange, mais au risque de vous heurter, vous confondez biais et réalité. Nous reflétons dans les colonnes de Gavroche les réalités de ce pays dans lequel notre média vit depuis 1994. Nous comptons des Thaïlandais francophones dans notre équipe. Et à aucun moment, nous n’avons évoqué ou songé à une expression comme « le camp du bien ». Vous avoir comme lecteur est une récompense. Et échanger avec vous un plaisir.

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