Pas besoin de plus amples discussions. Il suffira, ce lundi 14 avril, de regarder les images en provenance de Hanoï, où se rend le président chinois Xi Jinping, pour comprendre que le Nouvel An 2025 est, dans les pays d’Asie du Sud-Est, celui de l’épreuve de vérité commerciale. Comment continuer de commercer avec les États-Unis, qui assomment leurs partenaires asiatiques de droits de douane ? Et comment échapper à la mainmise de la Chine, qui, elle, a décidé de riposter « jusqu’au bout » ?
La réponse sera en partie apportée lors de cette visite qui va conduire Xi Jinping au Vietnam, au Cambodge, puis en Malaisie. Pour Pékin, la solidarité asiatique est essentielle, surtout dans cette partie de l’Extrême-Orient. En Asie du Nord-Est, le Japon et la Corée du Sud — eux aussi malmenés par les tarifs douaniers de Trump — demeurent les obligés des États-Unis. L’on voit aussi comment les Philippines ont choisi leur camp, ouvrant leur base navale de Subic Bay à l’US Navy. Mais pour les autres pays de la région, l’intérêt économique va primer. Or, pour l’heure, la Chine inspire davantage confiance, même si ses exportations bousculent les marchés locaux.
Donald Trump vient de redistribuer les cartes du monde. En Thaïlande, au Cambodge, au Laos et en Birmanie, la fête des eaux n’a sans doute jamais été aussi géopolitique. La Chine est l’influent parrain de ce Nouvel An. Et les États-Unis, s’ils ne corrigent pas le tir, pourraient bien en être les grands perdants.
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Absolument. Pour trois raisons : 1/ géographique: les États-Unis ne sont pas un pays asiatique ; 2/ historique : Les États-Unis ne se sont intéressés À la Chine que récemment, au XIXe siècle ; et 3/ surtout, morales et politiques ; la culture et les valeurs des États-Unis (la « culture du contrat », « l’économie de marché » n’intéressent pas les pays d’Asie qui sont tous des pays de vieille civilisation. La Chine ne s’est prêtée au jeu que pour le retourner contre ses auteurs. Il est plaisant de voir le parti communiste chinois se plaindre du non respect des règles du commerce par les États-Unis. Ceux-ci, avec leur évangélisme bêlant, se sont jetés dans la gueule du loup.