Associer la transmission du coronavirus aux étrangers est une erreur. Croire qu’un pays peut demeurer longtemps isolé d’une épidémie et redresser son économie en autarcie est une autre erreur. Qu’ils le veuillent ou non, les «dragons» émergents d’Asie du sud-est ont besoin d’être intégrés dans la mondialisation. La circulation des biens et des personnes, le tourisme. Les transferts de technologie leur ont, jusque-là, beaucoup apporté en terme de croissance et de richesses. Affirmer désormais que le danger sanitaire vient d’ailleurs ne mène à rien. La responsabilité des gouvernements est d’abord d’apprendre à leur population à vivre avec ce virus aujourd’hui planétaire.

Il ne s’agit pas, ici, de défendre les pays européens ou de fermer les yeux sur les réelles réussites sanitaires des pays d’Asie du sud-est. Il s’agit de garder son sang-froid, et de réfléchir à l’endiguement, ensemble, du coronavirus. Il s’agit, aussi, de mesurer les risques: un repli sur soi-même synonyme de pertes de millions d’emplois, et d’une misère sociale rampante, n’est pas la solution. Les vendeurs de rue, les employés informels du secteur du tourisme, les auberges locales… Mais aussi les employés des industries manufacturières possédées par des capitaux internationaux ont besoin de vivre et d’assurer l’avenir de leurs enfants. L’illusion de la fermeture profitent avant tout à certaines catégories des populations. Les paniques sanitaires ne sont jamais bonnes conseillères.

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.