Cet homme était une légende noire. Il incarnait le Macao des jeux, de la corruption et des Triades. Stanley Ho, décédé le 26 mai à Hong Kong où il était né en 1921, avait vu le territoire se transformer, et la Chine devenir le géant que l’on sait. Sa disparition, sur fond de guerre ouverte entre ses héritiers et de déclin de son empire des jeux, correspond peu ou prou à l’actuelle disparition de l’autonomie de Hong Kong. L’ex colonie britannique est asphyxiée par Pékin, via la loi sur la sécurité nationale tout juste votée. L’histoire est impitoyable. Stanley Ho le savait. Boris Johnson, en proposant aux Hongkongais la nationalité britannique, ouvre un autre chapitre…

Et si le salut venait de Londres ? Le premier ministre britannique Boris Johnson n’a sans doute guère envie de se mettre à dos, alors qu’il vient de quitter l’Union européenne, l’immense Chine et son marché potentiellement si lucratif. mais reconnaissons que la proposition du Royaume Uni, ancienne puissance coloniale, d’accorder la citoyenneté aux résidents de Hong Kong qui ne l’ont pas encore a de la classe. Elle devrait même inspirer d’autres pays européens, y compris le Portugal qui régnait naguère sur Macao, confetti dont le milliardaire Stanley Ho contrôlait les casinos.

Pourquoi parler maintenant de «Bojo» et de Stanley Ho ? Parce qu’ils incarnent deux époques. Stanley Ho fit sa fortune sur l’enclave autonome de Hong Kong et sur celle de Macao. Boris Johnson n’a pas d’autre choix que de trouver un compromis avec Pékin sans perdre complétement la face. Le premier est décédé le 26 mai. Le second s’est retrouvé à l’hôpital atteint par la Covid 19. En Asie, les chemins des légendes «noires» finissent toujours par se croiser…