Selon le site Asia Sentinel, le président chinois Xi Jinping a indirectement reconnu qu’il était engagé dans une lutte de pouvoir avec une faction politique rivale soutenue par l’ancien président chinois Jiang Zemin. Cet aveu se retrouve dans les récentes accusations de sédition et de secrets d’État portées contre l’ancien vice-ministre chinois de la sécurité Sun Lijun qui a été arrêté en avril 2020.
Sun était auparavant le plus haut responsable de la police chinoise traitant avec Hong Kong. Les accusations publiques de rébellion contre Sun confirment que Hong Kong est un champ de bataille par procuration pour la lutte de pouvoir dans les couloirs du pouvoir à Pékin.
“Sun était au cœur du débordement du factionnalisme de la Chine continentale vers Hong Kong. Hong Kong a été un proxy pour cela”, a déclaré un consultant en risques à Asia Sentinel. “C’est le début d’une guerre ouverte. C’est la rébellion politique contre Xi qui s’exprime si ouvertement qui est révélatrice.”
Plus de 120 hauts fonctionnaires
Pour les plus de 120 hauts fonctionnaires, surnommés “tigres” mis à terre depuis que Xi a lancé sa campagne de lutte contre la corruption en 2012, les accusations portées contre eux concernent généralement l’acceptation de pots-de-vin et des inconvenances sexuelles. Les charges annoncées contre ce tigre, Sun, le 30 septembre, comprennent également des allégations d’acceptation d’énormes pots-de-vin et de délits sexuels.
Ce qui est inhabituel dans le cas de Sun, ce sont les accusations explicites de révolte contre les dirigeants. Sun avait “une ambition politique extrêmement gonflée, une qualité politique vile”, selon les agences chinoises de lutte contre la corruption, la Commission centrale d’inspection de la discipline et la Commission nationale de surveillance.
Pour atteindre ses objectifs politiques personnels, Sun a formé des rebelles au sein du Parti communiste chinois, a consacré beaucoup d’efforts à la formation de groupes d’intérêt pour contrôler des départements gouvernementaux clés et a gravement porté atteinte à l’unité et à la sécurité politique du parti, selon les allégations. Il est accusé d’avoir vendu de façon éhontée des postes officiels et d’avoir placé ses sous-fifres de confiance à des postes, ce qui a gravement endommagé l’environnement politique et juridique du ministère de la Sécurité publique.
Un rapport de l’Iris
Sun est le secrétaire de Meng Jianzhu, ancien ministre de la sécurité publique, et un proche allié du vice-premier ministre Han Zheng, qui dirige le groupe central chargé des affaires de Hong Kong et de Macao, a écrit Alex Payette dans un rapport de l’IRIS, l’Institut français des affaires internationales et stratégiques, en mai 2020. Han Zheng appartient au “gang de Shanghai” de Jiang, a écrit Payette, directeur général de Cercius Group, une société de conseil en géopolitique dont le siège est à Montréal.
Remerciements à Michel Prévot
