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INDOCHINE – ECRIVAINS: Richard Bourdet, le portraitiste de la Phnom Penh des années 30

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 14/10/2019
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Nous le savons parce que vous nous l’écrivez: les chroniques littéraires de notre ami François Doré vous manquent ! Qui d’autre, pour mieux raconter l’Indochine française à travers les livres et les écrivains ? C’est cela aussi Gavroche: la différence grâce à un contenu mêlant actualité, littérature, culture et histoire. Nous lire et faire circuler notre newsletter hebdomadaire, c’est s’offrir une tranche bien particulière de vie et de connaissance sur l’Asie du sud-est. L’actualité selon Gavroche ? Des moments d’information toujours éclairés par le passé et les arts.

 

Une chronique littéraire de François Doré

 

« Clîck ! Clâck ! Clôck !Clêck ! » Comme une litanie, cette ritournelle résonne tout au long du beau roman de Richard Bourdet, « Gaou-Tieng, idylle d’Asie ». Paru en 1935 chez Plon, il dresse un remarquable tableau de Phnom Penh, la ville des pagodes, et de ses habitants au début du siècle dernier.

 

La ritournelle, c’est l’appel du marchand de soupe chinoise, le « Cachiou », qui frappe deux baguettes de bois l’une sur l’autre pour attirer les chalands affamés.

 

Dans les rues de Phnom Penh

 

Gaou-Tieng trottine nuit et jour depuis plus de vingt ans dans les rues de Phnom Penh, courbé sous le poids de son petit restaurant ambulant accroché à la lourde palanche.

 

Au fil de ses errances, il va nous faire rencontrer un par un tous les acteurs du vivant théâtre de la rue cambodgienne.

 

L’auteur va nous présenter le monde des petites gens, les grands oubliés de la littérature indochinoise : Gaou-Tieng d’abord, « le cachiou bras et torse nus, coiffé d’un chapeau de palmier, qui s’en va tous les jours à travers la ville, marchant d’un pas sautillant courbé sous ses balances de cuivre. »

 

Robuste cambodgienne

 

Puis son épouse, Neak Sol, robuste cambodgienne aux mollets trapus à demi cachés sous les plis du sampot. En secret elle déteste les femmes chinoises et leurs pieds mutilés qu’on ose appeler « fleuris ».

 

Leur fille, Neang Rung, se fait appeler « hibiscus », du nom de la fleur dont elle possède l’éclat. Bien que métisse, elle s’habille à la mode cambodgienne.

 

Puis c’est tout le petit monde de la rue, le marchand de gâteaux ; le coiffeur du marché ; le musicien aveugle qui gratte son violon fait d’une carapace de tortue ; et encore le pharmacien aux lunettes rondes qui râpe des écorces.

 

Nuit de réception

 

Le destin du pauvre Gaou-Tieng va se jouer une nuit de réception au Palais du gouverneur. Une auto s’arrête et des mandarins « barang » en descendent. C’est le Résident-maire et sa fille Guitte, splendide métisse blonde aux yeux lilas. Gaou-Tieng est ébloui par la beauté de la jeune fille, « comme si le souffle d’une autre âme avait pénétré sa vieille âme jaune. »

 

Un jeune fonctionnaire français révoqué va entraîner le pauvre marchand de soupe dans une spéculation minière où il va risquer les maigres économies de toute une vie. La réussite de l’entreprise va transformer le pauvre Cachiou en un riche et puissant « roi des mines ».

 

Réussite et honneurs

 

Réussite et honneurs qui vont laisser le pauvre Gaou-Tieng imaginer qu’il va pouvoir réaliser son rêve inaccessible d’épouser Guitte la jolie métisse.

 

Hélas, c’est alors qu’il apprend la brutale nouvelle : la déesse aux cheveux d’or doit quitter le Cam- bodge, peut-être pour toujours, pour aller épouser le fiancé qui l’attend en France.

 

La fable du pauvre vendeur de soupe chinoise et de la belle demi-Européenne s’écroule. La fin du roman sera inattendue et brutale.

 

François Doré

 

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Sukhumvit Soi 1 – BTS Ploenchit ou Nana – librairiedusiam@cgsiam.com

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