Home Accueil INDOCHINE – ÉCRIVAINS : « Une idylle au pays khmer », de Maurice Thouvenot

INDOCHINE – ÉCRIVAINS : « Une idylle au pays khmer », de Maurice Thouvenot

Journaliste : Francois Doré
La source : Gavroche
Date de publication : 02/04/2020
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Un joli titre, mais plutôt pour une idylle avec le Pays Khmer. 
Publié en 1913, écrit par un auteur méconnu, si l’ouvrage est présent chez les bibliographes de l’Indochine, il n’a cependant pas été souvent lu. Et c’est dommage, car il s’agit d’une ode superbe au Cambodge d’autrefois, et surtout au Cambodge des campagnes et des petites gens. Six ans plus tard, Roland Meyer décrira de façon magistrale la vie de la Cour de Phnom Penh dans son magnifique roman « Saramani ». Mais Thouvenot, lui, va faire vivre le Cambodge de la nature et des campagnes.

 

Nous sommes dans le village de Prey-Komping, près de la frontière d’avec la Cochinchine. On peut apercevoir au loin le cône parfait de la montagne de Tay-Ninh.

 

La prospérité du village est assurée par la présence de la Jumenterie du Protectorat. Le directeur est un Blanc. On ne saura jamais son vrai patronyme, mais seule l’appellation respectueuse et affectueuse que lui ont donnée les habitants : Luk- Sak-Pi.

 

Même chose pour son assistant, le vétérinaire, qui lui s’appellera Luk-Roupete (sic). Entre eux, les bienfaiteurs du village et les habitants, règne Neak- Dosun, princesse de la cour royale et qui a suivi dans son exil, Luk-Sak-Pi, son amant. C’est par elle que les villageois pourront solliciter l’aide et la compassion du « chef blanc ».

 

Mais les Blancs, les colons, sont des personnages de second plan dans ce roman. Le personnage principal, reste la nature khmère. La vie du village et des alentours est réglée par le rythme régulier des saisons, qui chacune à son tour, impose sa loi aux hommes. Le riz, la pêche, la chasse font l’essentiel des occupations des villageois. Devant ce vaste décor, les humains s’agitent, vivent, aiment et meurent.

 

Le vieux Chéa habite une misérable « cagna » dans le village. Son triste intérieur est illuminé par la présence insouciante et gracieuse de sa fille. Mi-Satirn a 16 ans, et c’est la plus jolie fille de la région. Les soupirants ne manquent pas et nombreux sont les beaux garçons qui le soir viennent chanter les vers égrillards des romances khmères devant la fenêtre de la jolie vierge.

 

Dans l’ombre, le jeune Chinois Ly, le charpentier, est follement amoureux de la belle. Mais il est pauvre, et surtout, il n’est pas de la race de Mi-Satirn. La jeune fille ne sait pas qui choisir, entre un vigoureux jeune homme de sa race, et le jeune Chinois, industrieux.

 

Louk-Sak-Pi lui-même ne dit-il pas que « le Cambodgien n’est pas voleur comme le Chinois, ni fourbe comme l’Annamite. Il a plus de noblesse et songe avec fierté à la grandeur du peuple Khmer… ». Si ce beau roman se termine sur les pleurs de la petite princesse Dosun, Mi-Satirn saura choisir selon son cœur et trouvera le bonheur.

 

François Doré. Librairie du Siam et des Colonies.

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