London Escorts sunderland escorts
Home Asie Asean INDONÉSIE – ÉTATS-UNIS : L’accord commercial sur fond de controverse environnementale

INDONÉSIE – ÉTATS-UNIS : L’accord commercial sur fond de controverse environnementale

Date de publication : 07/08/2025
0

Eramet Sulawesi

 

L’accord commercial récemment conclu entre l’Indonésie et les États-Unis suscite une controverse. L’entente prévoit un accès élargi des États-Unis aux marchés des matières premières indonésiennes, y compris des minéraux critiques, en contrepartie de la levée des restrictions à l’exportation imposées jusqu’ici par Jakarta. Si les milieux d’affaires saluent une nouvelle opportunité pour stimuler les investissements, les défenseurs de l’environnement, eux, tirent la sonnette d’alarme.

 

L’organisation environnementale Satya Bumi met en garde contre les conséquences de cet accord, qu’elle qualifie de « dangereux pour les droits humains et l’environnement ». Selon elle, l’Indonésie risque de revenir sur l’interdiction d’exporter ses minerais bruts, un pilier de la loi minière de 2020 censée encourager la transformation locale des ressources.

 

“Les slogans sur la création de valeur ajoutée et la transformation locale sont remis en question”, déplore Sayyidatiihayaa Afra, responsable de campagne chez Satya Bumi. “Les États-Unis vont-ils ouvrir des mines de minéraux critiques, comme la France l’a fait avec Eramet ?”

 

Une réforme minière contestée

 

La signature de l’accord intervient dans un contexte de révision profonde de la législation minière indonésienne. De 2020 à 2025, plusieurs amendements ont été adoptés pour accélérer la valorisation des minerais critiques — notamment le nickel, clé de la transition énergétique mondiale. Mais ces réformes, menées sans réelle consultation publique, ont selon les ONG affaibli les garde-fous environnementaux.

 

Les chiffres avancés par Satya Bumi sont préoccupants : en 2024, l’industrie du nickel a détruit 75 000 hectares de forêts pour soutenir ses exportations, et menace désormais 1,2 million d’hectares supplémentaires.

 

Une souveraineté en question

 

Au cœur des critiques figure aussi la question de la souveraineté économique. Bien que les États-Unis ne disposent pas de mines de nickel opérationnelles sur leur sol, des entreprises comme Westwin Elements construisent actuellement des raffineries dans l’Oklahoma — en partenariat avec l’australien MLB Industrial — pour traiter du nickel… indonésien.

 

“L’Indonésie devient une simple pourvoyeuse de matières premières, pendant que les pays développés profitent de la chaîne de valeur”, résume Afra. “Nous ne devons pas échanger nos dernières forêts tropicales contre des promesses d’investissements creuses.”

 

Selon Satya Bumi, la dépendance à ces accords bilatéraux risque d’accentuer un phénomène de “colonialisme vert”, où les besoins écologiques des pays industrialisés prennent le pas sur les droits sociaux et environnementaux des nations productrices.

 

Un appel à la transparence

 

L’ONG réclame des garanties fermes : des chaînes d’approvisionnement traçables, des audits environnementaux indépendants et l’interdiction de toute exportation issue de zones déforestées ou de communautés exploitées.

 

Chaque semaine, recevez notre lettre d’informations Gavroche Hebdo. Inscrivez-vous en cliquant ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus