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INDONÉSIE – G20 : En plein sommet du G20, l’Indonésie accusée pour la déforestation

Journaliste : Rédaction Date de publication : 16/11/2022
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Après plus d’un an et demi de travail, la cellule investigation du média Voxeurop a publié ces jours ci les deux premiers chapitres d’une enquête exclusive sur la finance verte made in Europe. Cette enquête a été réalisée en partenariat avec le magazine Tempo en Indonésie, avec le soutien de IJ4EU et de Global Initiative Against Transnational Organized Crime.

 

Elle porte sur un projet industriel de plantation d’hévéas en Indonésie, initié en 2015 par une joint-venture entre le numéro un mondial du pneumatique, Michelin, et son partenaire local Barito Pacific.

 

Au titre de son prétendu impact environnemental et social positif, ce projet a bénéficié d’un financement grâce à l’émission d’obligations vertes (ou green bonds) pour 95 millions de dollars US en 2018.

 

En 2020, l’Ong Mighty Earth avait été la première à alerter publiquement dans un rapport sur les controverses environnementales du projet.

 

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A partir des sources et documents consultés, Voxeurop révèle:

 

– Qu’une part importante – jusqu’à 44% selon des estimations récentes – de la zone plantée en hévéas avait été déforestée par le partenaire de Michelin, avant la signature du contrat de joint-venture ;

 

– Que Michelin avait connaissance de la déforestation préalable menée par son partenaire, grâce à un rapport indépendant commandé par l’entreprise elle-même mais tenu confidentiel, et à des alertes d’Ong environnementales ;

 

– Que Michelin et son partenaire indonésien Barito Pacific ont malgré tout initié la démarche pour obtenir un financement par l’émission d’obligations vertes, au titre notamment de la reforestation en hévéas, auprès du Tropical Landscape Finance Facility, plateforme de financement innovante pour des projets en lien avec les accords de Paris sur le Climat co-fondée en 2016 par la banque française BNP Paribas, avec le parrainage du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ;

 

– Que cette démarche a été initiée alors que le projet subissait l’impact de la chute du cours du caoutchouc naturel et que les banques traditionnelles avaient refusé de le financer pour des raisons de rentabilité ;

 

– Que les éléments attestant de la déforestation préalable n’ont pas été pris en compte dans la certification de durabilité du réviseur français Vigeo Eiris (racheté ensuite par Moody’s) ayant permis l’émission des obligations vertes ;

 

– Que la banque BNP Paribas, qui a commercialisé ces obligations, avait aussi connaissance de la déforestation préalable par le partenaire indonésien de Michelin mais a également omis de le mentionner dans son prospectus de vente.

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

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