Le Japon connaît un tournant politique avec la formation d’une nouvelle coalition entre le Parti libéral-démocrate (LDP) et le Parti de l’innovation du Japon (JIP). Ce regroupement, officialisé récemment, a permis à Sanae Takaichi de devenir Premier ministre à l’issue du scrutin de ce 21 octobre.
Une coalition pour consolider le pouvoir
Après le retrait du Komeito le 10 octobre, le LDP se retrouvait à gouverner avec seulement 196 sièges à la Chambre basse (42 % du total) et 100 à la Chambre haute (40 %). L’alliance avec le JIP augmente ces chiffres à 231 sièges à la Chambre basse et 119 à la Chambre haute, plaçant la coalition à quelques sièges seulement de la majorité absolue. Le soutien externe d’Ishin, dirigé par Hirofumi Yoshimura, renforce désormais la stabilité du gouvernement sans que ses députés n’intègrent le gouvernement.
Cette configuration a rendu la victoire de Sanae Takaichi a permis son élection, tandis que l’opposition, fragmentée, n’a pas réussi à mobiliser l’unanimité nécessaire pour l’empêcher.
Les priorités politiques du JIP
Depuis sa création en 2012, le JIP plaide pour un gouvernement plus léger, avec des réformes réglementaires et sociales et une autonomie accrue des collectivités locales. Dans le cadre des négociations de coalition, le parti a présenté 12 exigences au LDP, portant sur l’économie, la gouvernance locale et des réformes politiques.
Certaines propositions, notamment sur le système familial, la défense ou l’énergie, sont déjà alignées avec l’agenda du LDP et les positions défendues par Takaichi, et ne devraient donc pas être des points de friction majeurs. Les négociations devraient se concentrer sur la réduction des cotisations sociales, la mise en œuvre de la “vision pour la seconde capitale”, ainsi que sur des réformes parlementaires, telles que la réduction du nombre de sièges.
Impacts économiques attendus
Plusieurs mesures de cette coalition auront un impact direct sur l’économie japonaise. La réduction des cotisations sociales augmentera le revenu disponible des ménages actifs et soutiendra la consommation intérieure. La vision pour la seconde capitale, avec des investissements en infrastructures dans la région du Kansai, devrait stimuler l’activité économique locale. La relance des centrales nucléaires vise à sécuriser l’approvisionnement énergétique et à améliorer la balance commerciale. Enfin, l’extension de l’éducation gratuite, prolongement des politiques mises en place en 2024, devrait modérer l’inflation et soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
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