Le Laos a enregistré une progression dans l’indice de perception de la corruption (CPI) 2024 publié par Transparency International, gagnant cinq points par rapport à 2023. Il atteint ainsi un score de 33 sur 100. Malgré cette amélioration, le pays figure toujours parmi les États les moins bien notés d’Asie du Sud-Est.
Un classement toujours préoccupant
Le CPI évalue 180 pays et territoires selon le niveau perçu de corruption dans le secteur public. Avec ce score de 33, le Laos se classe 114e au niveau mondial. Un score inférieur à 50 indique un niveau de corruption préoccupant.
Dans la région, seuls la Birmanie (16) et le Cambodge (21) obtiennent des résultats inférieurs. Le Laos partage son score avec les Philippines (33), et reste derrière la Thaïlande (34) et l’Indonésie (37). Singapour reste en tête avec un score de 84, parmi les meilleurs au monde.
L’indice repose sur des évaluations d’experts et des enquêtes d’opinion. Un score de 0 représente un niveau de corruption très élevé, tandis que 100 désigne une gouvernance perçue comme très intègre.
Un contexte marqué par des affaires judiciaires
Le gouvernement laotien reconnaît que la corruption reste un défi majeur. Le vice-Premier ministre Saleumxay Kommasith a récemment déclaré que les autorités traitaient les affaires de manière individuelle, mais que les crimes économiques structurés, tels que le blanchiment d’argent, la fraude ou le trafic, continuaient de poser problème.
Parmi les cas récents, d’anciens employés de la poste ont été condamnés pour avoir détourné plus de 58 milliards de kips (environ 2,7 millions de dollars). D’autres enquêtes sont en cours dans des entreprises publiques, comme Électricité du Laos, ainsi que dans le secteur bancaire et les corps d’inspection de l’État.
En 2024, selon l’Autorité d’inspection et de lutte contre la corruption (SIAA), 208 personnes ont été visées par des enquêtes, représentant des pertes estimées à 32,1 millions de dollars. Ces procédures ont conduit à 40 mises en accusation et 39 arrestations, dont deux étrangers. Une affaire à Luang Namtha a impliqué 13 fonctionnaires, dont un ancien vice-gouverneur provincial.
Objectif : sortir de la liste grise du GAFI
Les autorités ont indiqué vouloir renforcer les contrôles, réformer le cadre réglementaire et intensifier la coopération régionale. L’un des objectifs affichés est la sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), qui recense les pays présentant des lacunes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Transparency International souligne que des mesures ponctuelles ne suffisent pas : une lutte efficace contre la corruption exige des réformes structurelles, une plus grande transparence, des institutions indépendantes et des mécanismes de contrôle renforcés.
Remerciement à Jean-Michel Gallet
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