Gavroche est lu par des experts ! Et c’est tant mieux ! Notre ami Yves Carmona, ancien Ambassadeur de France au Laos, a tenu à réagir après la publication d’un de nos articles sur le Laos. Merci à lui !
Une mise au point d’Yves Carmona
Gavroche a écrit récemment :
« Selon Sengaloun Souliyavong, chef du département de l’Agriculture et des Forêts de Vientiane, la capitale laotienne a franchi une étape importante dans sa lutte contre la pauvreté. Près de 99,43 % des familles de la ville vivent désormais au-dessus du seuil de pauvreté. »
Il fallait évidemment lire cette phrase au deuxième degré. Dans une dictature comme celle du Laos, où a vécu l’auteur de ces lignes de 2012 à 2015 et dont il a gardé plusieurs amis, la pauvreté est permanente et a augmenté avec la COVID. D’autre part, Vientiane n’est pas tout le Laos et dans la campagne, on mange des sauterelles pour équilibrer un régime alimentaire déficient.
Or le titre de l’article « LAOS – SOCIÉTÉ : Vientiane dépasse son objectif de réduction de la pauvreté » peut laisser croire au lecteur distrait que la pauvreté a disparu dans quasiment tout le Laos.
Allons Gavroche, vérifiez vos sources !
Réponse de la rédaction : cet article s’inspirait de statistiques nationales. Merci à notre ami Yves d’apporter ce complément d’information !
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Cher Gavroche
Ce lecteur gourmet aurait intérêt à lui aussi changer de lunettes : le titre disait bien les deux, Laos et Vientiane. Quant au point alimentaire, je me souviens fort bien d’une visite organisée par le PNUD à laquelle j’ai participé dans la province de Luang Namtha, NE du pays le long de la frontière chinoise où on avait mangé des sauterelles parce que c’est bon pour la santé, plein de protéines. 1/3 des enfants étaient en retard de croissance (stunting), conséquence d’une alimentation insuffisante. J’en avais discuté avec les organisateurs car les critères de mesures venaient d’Amérique du Nord, ce qui ne correspondait pas avec les Laotiens petits et légers mais ils m’avaient rétorqué que ces enfants étaient sous-alimentés, et j’ai dû reconnaître que ça se voyait ! Mais il est vrai qu’on peut, même pauvre, réveillonner de sauterelles, d’escargots ou de n’importe quoi, ce qui importe c’est une nourriture diverse et équilibrée.
En réalité, il est rare qu’on meure de faim en Asie et je n’y ai jamais vu d’enfants au ventre ballonné comme en Afrique, mais la pauvreté y existe encore sous forme d’alimentation mais aussi de soins, d’éducation etc insuffisants, en particulier pour les femmes, et malgré d’indéniables progrès, la pauvreté sévit chez les plus pauvres, d’où mon émoi devant un article de toute évidence tiré sans commentaire d’un communiqué de dictature, donc contraire à l’esprit de Gavroche.
L’article en question se limitait spécifiquement à Vientiane, comme mentionné dans le texte.
Ben non en fait, le titre disait bien « Vientiane » et non pas tout le Laos. Moi lecteur, j’avais bien compris. Pour une fois que Le Gavroche écrit correctement…
PS En Thaïlande même les riches achètent des sauterelles grillées sur les stands, c’est une spécialité culinaire ordinaire. Imaginez un étranger dire « les Français sont très pauvres, ils doivent manger des escargots ». 😅