Économie de l’Asie du Sud-Est

Date de publication : 07/12/2018
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La croissance économique en Asie du sud-est est-elle durable ? Quels sont les pays de la région les mieux placés ? Économistes et spécialistes de la région, Jean-Raphaël Chaponnière et Marc Lautier viennent de publier «Économie de l’Asie du Sud-Est» en partenariat avec l’Institut de Recherche sur l’Asie du Sud-Est Contemporaine (IRASEC). Gavroche a pris connaissance de cet ouvrage de référence.

 

«Économie de l’Asie du Sud-Est» débute sur un rappel historique : comment l’Asie du Sud-Est, dans des conditions économiques proches de l’Afrique sub-saharienne et de l’Amérique latine dans les années 1950, est-elle sortie de la trappe de la pauvreté, échappant ainsi à la « malédiction des ressources naturelles » ?

 

Pour y répondre, Jean-Raphaël Chaponnière et Marc Lautier développent une analyse historique, qui s’enracine dans la première mondialisation de l’entre deux-guerres (la crise de 1929, l’émergence du Japon, le glissement des États-Unis vers l’Asie) et aboutit à l’intégration régionale de l’ASEAN avec ses voisins asiatiques (Inde, Chine, nouvelles routes de la soie) et américains.

 

Le dynamisme de leur analyse réside dans son croisement des échelles, puisque les situations nationales (la question agraire en Thaïlande, la libéralisation bancaire indonésienne) sont constamment replacées dans une perspective régionale (l’Asie dans l’industrie mondiale, l’émergence des classes moyennes).

 

L’ouvrage est enfin solidement documenté, faisant appel à un corpus de textes fondamentaux (Pierre Brocheux, D.A Wilson, Politics in Thailand, 1966), mais surtout à des travaux récents (China, the US and the future of South East Asia, 2017) qui permettront au lecteur d’étoffer sa culture académique.

 

A l’évidence convaincus par cette « croissance longue remarquable » de l’Asie du Sud-Est, tout en rappelant ses faiblesses structurelles (absence de maturité technologique, creusement des inégalités, les deux auteurs s’interrogent sur la singularité de ce parcours dans l’histoire du développement : « Ni les institutions, ni les expériences coloniales, ni les avantages comparatifs initiaux (…) n’ont constitué des atouts spécifiques. (…) Les succès de l’Asie du Sud-Est ne relèveraient-ils que de la chance ? » concluent-ils sous forme interrogative.

 

Réagissez, commentez, corrigez sur redaction@gavroche-thailande.com

 

Thibaud Mougin

 

A propos des auteurs : Jean-Raphaël Chaponnière a été conseiller économique en Corée et chercheur à l’Institute of South East Asian Studies à Singapour. Il intervient régulièrement sur Asialyst

 

Marc Lautier est professeur d’économie à l’Université Rennes 2, où il dirige le master Commerce et Relations économique Europe-Asie (CREEA)

 

L’IRASEC : Fondé à Bangkok en 2001 par le ministère des affaires étrangères, l’Institut de Recherche sur l’Asie du Sud-Est Contemporaine appartient au réseau des Instituts Français de Recherche à l’Etranger (IFRE).

 

Il a pour vocation de développer la recherche en sciences politiques et sciences sociales (anthropologie, géographie…) sur l’Asie du Sud-Est.

 

Il s’appuie pour cela sur un réseau d’universitaires locaux, présents dans chaque pays de la région, ainsi que sur des chercheurs français en détachement à Bangkok.

 

Contact : IRASEC

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