L’envol mouvementé du Garuda

Date de publication : 14/03/2021
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INDONÉSIE – LIVRE: Jean Luc Maurer, un observateur engagé face au Garuda indonésien

 

Le chercheur suisse, spécialiste de l’Asie Pacifique, livre un essai passionnant consacré à l’émergence du géant Indonésien, premier pays musulman du monde. Pour cet universitaire, l’Indonésie est une nation importante à tout point de vue. Mais elle demeure la plus méconnue des principales nations de la planète.

 

Jean Luc Maurer a choisit pour son dernier livre un titre qui attise la curiosité. «L’envol mouvementé du Garuda» est un récit où se mêle l’itinéraire personnel de l’auteur, grand voyageur, et celui de l’archipel.

 

Il en explique ainsi la genèse: «Ce livre a pour objectif premier de contribuer à combler ce vide en proposant sous une forme claire et accessible une large synthèse, issue de cinquante ans d’études personnelles sur l’évolution de ce grand pays».

 

Il s’agit de rassembler ici et de mettre à disposition des lecteurs une somme de connaissances, témoignant de ce que l’auteur a vu, entendu, vécu et compris. Mais cet ouvrage se fixe aussi un autre objectif plus ambitieux : à travers l’analyse du cas emblématique indonésien, permettre au lecteur de mieux comprendre la dynamique du développement, ce processus complexe de changement global qui entraîne la transformation économique, sociale, politique et même culturelle des sociétés concernées.

 

Bref, ce que nous offrons au lecteur, c’est une histoire du développement de l’Indonésie.

 

Parcours professionnel et intellectuel

 

Il faut tout d’abord replacer ce livre dans le parcours professionnel et intellectuel qui a fait de l’auteur un membre de la « tribu » académique des « indonésianistes », cette singulière internationale cosmopolite et pluridisciplinaire de chercheurs passionnés par l’étude du grand archipel insulindien, sous toutes ses composantes.

 

C’est en effet en novembre 1972 que Jean Luc Maurer est arrivé à Java, jusqu’en juin 1974, pour y mener sa recherche de terrain dans le cadre d’une thèse de doctorat sur la modernisation agricole et le développement économique et social du pays.

 

Le développement du Tiers-Monde était alors la grande affaire de sa génération. Il y est ensuite revenu pratiquement chaque année en Indonésie (parfois plusieurs fois par an, pour quelques semaines voire, deux ou trois mois) dans le cadre de missions d’identification ou d’évaluation de projets de développement.

 

Ces missions ont été surtout effectuées pour la DDC (Direction du développement et de la coopération, l’agence suisse de coopération au développement), mais aussi pour le Centre de développement de l’OCDE, le BIT, la FAO ou la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement.

 

Ces retours réguliers en Indonésie lui ont permis de poursuivre mes recherches sur divers aspects du développement économique, social et politique du pays, d’en découvrir et comprendre la diversité, en y faisant des séjours ailleurs qu’à Java : à Sumatra, Kalimantan, Sulawesi, mais encore à Bali, Lombok, Timor, Flores et jusqu’aux Maluku et en Papua.

 

Cinq décennies

 

Jean Luc Maurer raconte: «Pendant ces cinq décennies, ne pas revenir dans « mon pays d’adoption ;» au moins une fois par an me semblait impensable. Quand d’aventure la chose s’est produite (assez rarement il est vrai), je ressentais comme un manque jusqu’au prochain voyage. Toutefois, bien des choses ont changé en Indonésie depuis mon arrivée initiale à Java en 1972 et mes premières impressions, quand je me suis alors retrouvé, par une nuit étouffante, à l’aéroport de Jakarta – encore situé en plein centre-ville – avec mon épouse et notre petite fille âgée de deux ans. Au fil du temps, l’atmosphère si particulière et envoûtante du premier contact s’est estompée sous l’effet de la modernisation, de la globalisation et de l’uniformisation souvent désolante qui les accompagne. Cette longue fréquentation d’un demi-siècle avec l’Indonésie explique pourquoi cet ouvrage, qui est d’abord et surtout un travail de nature académique à l’intention d’un public aussi large que possible, revêt parfois des accents autobiographiques et un ton plus personnel, ne dédaignant pas un langage vivant et imagé».

 

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