Nous republions plusieurs chroniques littéraires de notre magazine. Celle-ci redémarre notre série…

Intrigues à la Cour royale

Angkor est à son heure de vérité, il n’est pas question de demi-mesures. Harscha, architecte du roi, est assassiné avant de pouvoir remettre les plans de la Cité qui doit restaurer la splendeur du royaume.

Olivier Seigneur, juriste de formation, n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà été récompensé par le Prix Cognac, en 1994, pour « Des lapins et des hommes ». Son roman débute à l’aube d’une nouvelle ère, au Cambodge : Jayavarman VII (1) a remporté une victoire éclatante et bouté les Chams hors du royaume.

Pendant quatre ans (1177-1181), ces envahisseurs ont pillé et saccagé le pays. Le roi revient triomphant à la Cour avec pour projet de restaurer et de surpasser la splendeur qui fût celle du Cambodge. Non sans mal car la Cour royale d’Angkor ne fait pas exception à la règle, les intrigues y sont monnaies courantes et « trébuchantes ».

Ainsi va le roman. Il s’ouvre sur la lente et peu spirituelle agonie d’une guerrière et est jonché de-ci de-là de cadavres, parsemé d’intrigues peu intrigantes, de personnages secondaires et de séances oniriques.

La trame du roman ne vaut guère mieux et le dénouement est dans la même veine. Sans l’ombre d’un doute, l’un des principaux intérêts du livre réside dans la description de ce que pouvait être la vie au Cambodge à cette époque : la vie à la cour, les changements qui accompagnent le passage à la religion bouddhique et surtout les ébauches architecturales des temples d’Angor.

TG

(1) Né vers 1130, roi du Cambodge de 1181 à 1220.

A l’ombre du parasol d’or, Olivier Seigneur, 35 pages, éditions Belfond (2004).
ISBN 2-7144-3998-5