L’Association française de Bienfaisance en Thaïlande a pour but d’apporter une aide matérielle et morale aux personnes de nationalité française en grande difficulté soit résidant en Thaïlande ou de passage, soit incarcérées dans les prisons de Thaïlande. Rencontre avec son président, Patrick Auger.

Comment est née l’AFBT ?

Sous l’impulsion de Michel Testard, représentant des Français de l’Etranger, La Bienfaisance est née de la volonté de deux associations reconnues d’utilité publique – L’Union des Français de L’Etranger (UFE) et Français du Monde (ADFE) – de mener ensemble une action d’aide à nos compatriotes en difficulté. L’AFBT est administrée par un comité directeur composé de bénévoles élus par les membres de l’association et de deux membres permanents représentant l’ADFE et l’UFE. Sont également membres de droit du comité directeur avec voix consultative le consul de France et le conseiller de l’Assemblée des Français de l’étranger.

Comment sélectionnez-vous les cas d’intervention ?

La Bienfaisance apporte régulièrement son soutien moral et financier, souvent dans l’urgence pour les cas les plus difficiles, à nos compatriotes démunis vivant en Thaïlande et souvent sans couverture médicale. Elle vient en aide également aux Français de passage, lorsqu’ils sont privés de toute ressource et du soutien de leur famille ou de leurs amis.

La Bienfaisance intervient avec des prêts d’argent, des règlements de frais hospitaliers et participe souvent aux frais de rapatriement de nos ressortissants quand il n’y a pas de solution viable en Thaïlande. Avant d’intervenir, une demande d’aide doit nous parvenir. Un dossier est alors constitué.

La Bienfaisance agit en étroite coopération avec l’ambassade de France en Thailande, en apportant son appui (surtout quand une décision doit être prise sur le champ) au Comité consulaire de Protection et d’Aide sociale qui assure, quant à lui, la prise en charge de la majorité des cas sociaux.

Le comité de direction étudie chaque demande et décide en toute confidentialité de l’action de la Bienfaisance. Celle-ci intervient directement sur des demandes qui ne sont pas du ressort du consulat. Pour les autres cas notre action vient en complément de ce dernier. Une caisse de secours de l’AFBT est mise à disposition du consulat de France pour la gestion des urgences. Chaque année, une vingtaine de Français résidents sont ainsi secourus directement par La Bienfaisance et la caisse de secours de l’AFBT mise à disposition du consulat dépanne autant de Français de passage en Thaïlande.

Quels sont vos budgets ?

Il est difficile d’établir un budget des dépenses car les accidents de santé ou autres, et l’évolution de la précarité de certains de nos concitoyens, sont difficilement prévisibles. Les cas sociaux sont nombreux et les moyens financiers de l’Association de Bienfaisance ne sont pas toujours à la hauteur des besoins. En 2011, un cas particulier nécessitait une aide supérieure à un million de bahts. Pour lever suffisamment de fonds, un comité de soutien a été formé et grâce à sa détermination, à la générosité et à la solidarité des proches de la victime, tous les frais médicaux ont été finalement couverts.

Les dépenses engagées varient entre 15,000 et 45,000 Euros par an. Les fonds dont dispose La Bienfaisance sont très limités. Ils proviennent de la cotisation des adhérents, d’une subvention du ministère des Affaires étrangères, limitée à 500 euros par an depuis des années, de dons et des bénéfices des soirées du Beaujolais Nouveau.

Ces soirées sont une source majeure de revenus. J’en profite pour encourager vos lecteurs à participer à ces manifestations et à profiter de ces occasions pour adhérer à La Bienfaisance. Je remercie vivement les associations ADFE, Bangkok Accueil, UFE, la Chambre de Commerce, le Club Ensemble de Pattaya, les organisateurs et tous leurs adhérents qui font connaître la Bienfaisance autour d’eux.

Propos recueillis par Martine Helen