Des tensions ont éclaté vendredi 31 octobre dans la province frontalière de Sa Kaeo, après qu’un groupe de militants nationalistes menés par Veera Somkwamkid, figure bien connue du mouvement des « chemises jaunes », a tenté de protester contre la présence de colons cambodgiens dans une zone disputée du district de Khok Sung.

Selon les autorités locales, environ 150 personnes ont participé à la manifestation dans le village de Ban Nong Chan, certaines venues d’autres provinces, notamment Ang Thong, où un bus d’anciens combattants avait été affrété pour l’occasion. Le groupe, qui avait apporté une pelleteuse et plusieurs tracteurs agricoles, a menacé d’utiliser ces engins pour détruire les habitations cambodgiennes si les autorités thaïlandaises ne prenaient pas de mesures immédiates.

Face à cette escalade, la force opérationnelle de Burapha a déployé des volontaires de la défense territoriale et des unités de la police anti-émeute afin de boucler les accès à la zone contestée, située à environ 800 mètres des habitations cambodgiennes. Des troupes de l’armée thaïlandaise, positionnées derrière des barbelés, ont également été mobilisées pour prévenir tout incident frontalier.

Dans un discours à ses partisans, Veera Somkwamkid a déclaré qu’il mènerait lui-même la marche « les mains vides et sans armes », tout en précisant que les engins lourds resteraient « en réserve » et pourraient être utilisés sur son ordre. La tension est montée d’un cran lorsque le groupe a franchi une barrière de sécurité près du village de Kamnan Lee, dans une zone connue pour la présence de mines terrestres non explosées et surveillée, selon des sources locales, par des tireurs d’élite cambodgiens.

Le vice-ministre thaïlandais de la Défense, le lieutenant-général Adul Bunthamcharoen, a mis en garde contre toute action unilatérale pouvant compromettre les efforts bilatéraux de paix et de déminage. Il a rappelé que la question des empiètements frontaliers devait être traitée dans le cadre des mécanismes conjoints convenus entre Bangkok et Phnom Penh.

Après plusieurs heures de tension, les forces de sécurité et la police des frontières ont réussi à convaincre les manifestants de se retirer. À l’issue d’un entretien avec les autorités thaïlandaises, Veera Somkwamkid a déclaré qu’il était « satisfait des explications reçues ».

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