Les frontières poreuses de la Thaïlande font craindre une nouvelle vague de cas de personnes contaminés Les migrants en quête de travail sont soupçonnées d’apporter le coronavirus en même temps que leurs compétences professionnelles estime le site Asia Sentinel, dont nous vous recommandons la lecture.

La Thaïlande, qui a été saluée comme l’un des rares pays à bien gérer la pandémie de Covid-19, pourrait être confrontée à des problèmes liés à la porosité de ses frontières. Au cours de ces derniers jours, les Thaïlandais sont devenus nerveux face au nombre de ressortissants thaïlandais qui sont entrés illégalement dans le pays en provenance de Birmanie, en traversant une rivière peu profonde à Mae Sai dans la province de Chiang Mai.

La plupart des bars et boîtes de nuit thaïlandais étant soit fermés en permanence, soit vides, de nombreux travailleurs du secteur du divertissement qui n’ont pas bénéficié du soutien du gouvernement pendant la pandémie sont entrés illégalement en Birmanie pour servir les VIP et les clients thaïlandais dans les hôtels et les casinos de villes comme Tachileik et Myawaddy, adjacentes à Mae Sai de l’autre côté du fleuve, qui constitue la frontière internationale entre les deux pays.

Retours illégaux

Un nombre croissant de travailleurs reviennent illégalement depuis que les autorités birmanes ont réimposé un couvre-feu et auraient fermé les lieux de divertissement jusqu’à nouvel ordre. La Birmanie connaît actuellement un pic de près de 2 000 nouveaux cas par jour, avec plus de 4 000 décès cumulés à ce jour. La comparaison est inquiétante avec la Thaïlande, qui n’a connu que 4 000 cas officiels, la majorité d’entre eux provenant de rapatriés étrangers testés positifs en quarantaine. Le pays n’a subi que 60 décès officiellement attribués à la Covid, avec une série de plus de 100 jours sans cas local.

Chiang Mai et Chiang Rai

Jusqu’à présent, plus d’une douzaine de Thaïlandais connus sont rentrés illégalement en Thaïlande. Une fois la frontière franchie, ils se sont rendus à Chiang Rai et Chiang Mai, deux villes voisines, où ils ont visité des restaurants, des boîtes de nuit, des centres commerciaux et des hôtels. Certains ont pris des vols à destination de Bangkok et ensuite de leurs villes d’origine respectives. Les autorités sanitaires thaïlandaises ont ordonné l’ouverture de centres de soins d’urgence dans tout le pays, ont lancé un appel pour que les personnes ayant franchi illégalement la frontière pour rentrer en Thaïlande se présentent et soient testées, et ont entrepris une recherche approfondie des contacts.

À ce jour, un petit nombre de transmissions locales ont été signalées, bien qu’elles aient connu une forte augmentation parmi les rapatriés du township de Thachilek en Birmanie, avec 39 infections signalées jusqu’à présent dans sept provinces, dont 26 dans la seule ville de Chiang Rai. L’armée prévoit d’utiliser des drones équipés de systèmes de vidéosurveillance pour patrouiller à la frontière afin de stopper les passages.

Dans la ville de Phichit, les gens qui ont récemment fréquenté les bars et les pubs se sont précipités pour passer des tests Covid-19 à l’hôpital local. Les réservations d’hôtel à Chiang Mai et à Chiang Rai pour les prochaines vacances ont été annulées, le gouvernement provincial offrant 100 000 bahts à tout touriste visitant Chiang Mai et chez qui le test Covid est diagnostiqué à la suite de sa visite.

En septembre dernier, avec l’augmentation des cas de Covid en Birmanie, on craignait que les passages illégaux de la frontière dans les provinces de Prachuap Khiri Khuan et Kanchanaburi n’apportent une vague de coronavirus. Lorsque certains écoliers birmans ont présenté des symptômes dans une école thaïlandaise locale, les autorités ont fermé toutes les écoles pendant une semaine pour procéder à une désinfection intensive. Cette nouvelle menace a entraîné l’annulation des réservations d’hôtel dans la région pendant un long week-end à l’époque.

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