Après avoir admis l’emploi de bombes à sous-munitions lors des affrontements frontaliers avec le Cambodge, entre le 24 et le 28 juillet, l’armée thaïlandaise reconnaît désormais avoir également utilisé des obus au phosphore blanc. Elle affirme toutefois que ce type de munitions ne constitue pas une arme chimique.
Le porte-parole de l’armée, le général de division Winthai Suvaree, a expliqué que le phosphore blanc sert principalement à créer des écrans de fumée, à l’éclairage, à l’explosion ou à l’incendie, et qu’il n’est pas classé comme arme chimique dans la Convention sur les armes chimiques (CWC). « Aucun traité international n’interdit la détention ou l’usage d’obus au phosphore blanc », a-t-il souligné, ajoutant que la Thaïlande agit dans le respect des cadres juridiques internationaux.
Cette déclaration intervient après les accusations de Heng Ratana, directeur général du Cambodian Mine Action Centre (CMAC). Celui-ci a affirmé que ses experts avaient découvert, dans la province cambodgienne d’Oddar Meanchey, un obus d’artillerie de 155 mm contenant du phosphore blanc, qu’il a qualifié d’« arme incendiaire produisant une fumée toxique ».
Le général Winthai a rappelé que le Protocole III de la Convention sur certaines armes classiques (CCW) interdit les armes incendiaires spécifiquement conçues pour brûler directement les personnes, mais que les obus au phosphore blanc n’entrent pas dans cette catégorie. Il a insisté sur le fait que leur emploi par l’armée thaïlandaise est strictement encadré, limité à des cibles militaires, et qu’ils n’ont jamais été utilisés contre des civils.
Selon lui, la possession et l’usage de ces munitions par l’armée restent conformes au droit international et répondent à des principes humanitaires.
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