La Thaïlande et le Cambodge ont franchi une étape dans l’apaisement des tensions frontalières. Réunis en session extraordinaire du Comité général des frontières (GBC) à Kuala Lumur, les deux pays ont validé un plan en 13 points visant à faire respecter le cessez-le-feu décrété le 28 juillet à minuit.
Au terme de plus d’une heure de discussions, le général Nattaphon Narkphanit, ministre thaïlandais de la Défense par intérim, et le général Tea Seiha, vice-Premier ministre cambodgien et ministre de la Défense, ont signé une déclaration commune entérinant les engagements bilatéraux.
Priorité à la désescalade
Les deux parties ont confirmé l’arrêt immédiat de toutes les hostilités, sans exception, sur l’ensemble de la frontière. Aucune arme, y compris contre des civils ou des infrastructures civiles, ne pourra être utilisée.
Chaque camp s’engage à maintenir ses troupes en position, sans mouvement supplémentaire ou patrouille vers les positions adverses. Ils renoncent à toute augmentation des effectifs militaires et s’interdisent toute action provocatrice, y compris des intrusions terrestres ou aériennes.
Les deux armées acceptent également de geler toute construction ou amélioration d’infrastructures militaires ou de fortifications sur leurs territoires respectifs.
Protection des civils et respect du droit humanitaire
L’accord interdit l’usage de la force contre les civils et exige que chaque camp respecte les normes du droit humanitaire international. En cas de capture de soldats, les deux pays doivent garantir leur bien-être (logement, nourriture, soins médicaux) et les libérer rapidement après les hostilités, conformément aux conventions de Genève.
Les parties organiseront également, dans le respect de la dignité et de la souveraineté de chacun, le retour des dépouilles des soldats ou civils tués.
Coopération renforcée
En cas d’incident armé, même involontaire, les autorités locales devront se consulter immédiatement via les mécanismes bilatéraux existants pour éviter une escalade.
Les deux armées organiseront une réunion du Comité frontalier régional (RBC) dans les deux semaines, selon le principe d’alternance. Elles maintiendront des communications permanentes entre les zones militaires, et les ministres de la Défense comme les chefs des forces armées dialogueront directement.
Lutte contre la désinformation
Pour éviter que les tensions ne s’aggravent, les deux gouvernements ont convenu de ne pas diffuser de fausses informations ou de rumeurs, dans le but de réduire l’hostilité de l’opinion publique et de favoriser un dialogue apaisé.
Mise en œuvre sous surveillance de l’ASEAN
L’accord prévoit un mécanisme de contrôle, mené par une équipe d’observateurs de l’ASEAN sous leadership malaisien. En attendant sa mise en place, chaque pays établira une équipe intérimaire d’observation (IOT) composée d’attachés de défense des États membres de l’ASEAN. Ces observateurs travailleront de manière autonome, sans franchir la frontière, avec les comités régionaux (RBC) et le GBC de chaque pays.
Prochaine réunion dans un mois
Les deux parties se sont engagées à convoquer une nouvelle réunion du GBC dans un délai d’un mois. À défaut, une session extraordinaire dans le même format sera convoquée d’urgence pour faire le point sur le respect du cessez-le-feu.
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