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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Les dinosaures de Phang Nga

Date de publication : 29/02/2024
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Phangnga

 

Une chronique thaïlandaise de Patrick Chesneau

 

Dans le sud du Royaume de Siam, une contrée étrange. Qui incendie l’imaginaire. C’est la seule région du monde où vit encore une colonie de dinosaures à l’état sauvage.

 

Quelques dizaines de spécimens…les derniers du genre sur la planète Terre. Essentiellement des diplodocus. Rescapés de la préhistoire. Ils ont réussi à s’adapter au travers des siècles à ce biotope fait de mangroves épaisses parcourues de bras de mer charriant des limons particulièrement nutritifs. Un panorama mystérieux, digne du premier matin des origines, bien avant l’apparition de toute humanité.

 

On a là un échantillon de ce qui existait à la surface du globe il y a plusieurs  millions d’années. Surgissement miraculeux d’un passé que l’on croyait enfoui à jamais. Fascinant. Cette région inaccessible, inviolée, préservée est géolocalisée quelque part dans le sud de la Thaïlande. A quelques encâblures de Phang Nga Bay.

 

Des troupeaux de mastodontes au cou démesurément allongé ont été repérés puis suivis à la trace par les drones de Google en repérage topographique entre le golfe du Siam et les îles Similan, en mer Andaman. Les colosses nés du Big Bang se déplacent en petites unités mobiles en quête de mammifères à se mettre sous la dent. Ou plutôt de leurs crocs géants. Une seule canine est à la mesure d’un étage. Leurs habitudes diététiques restent toutefois très énigmatiques. Plusieurs équipes d’explorateurs ont déjà été dépêchées sur les lieux par des Instituts de recherche prestigieux mais aucun paléontologue n’est revenu vivant de ces expéditions. Tous ont disparus, engloutis dans des circonstances à ce jour non élucidées.

 

Certains sonars de sous-marins nucléaires tournoyant près de l’archipel  Indien de Nicobar et des radars embarqués à bord d’avions AWACS américains ont enregistré des cris déchirants.

 

Toujours la nuit. Des hurlements suivis d’un silence pesant. Y a-t’il eu exaction perpétrée par des dinosaures affamés ou en rut? Les tribus autochtones de cette région n’osent elles-mêmes pas s’aventurer au cœur de la réserve, occupant quelques dizaines de kilomètres carrés. Les seuls témoignages disponibles tentent un parallèle avec les créatures antédiluviennes magnifiées par un célèbre film du réalisateur Steven Spielberg mais ce ne sont la que supputations plus ou moins folkloriques.

 

Se rendre sur place n’est pourtant pas d’une difficulté insurmontable. Une heure d’avion au départ de Bangkok Don Mueang Airport. Atterrissage à Krabi. Sur place, choisir un guide expérimenté. Pas besoin de visa ou de sauf conduit. Être soi-même suffisamment aguerri. Emmener des barres chocolatées à jeter en pâture aux quadrupèdes en cas de rencontre inopinée. Tenter ainsi de les amadouer. Le périple démarre par une équipée de plusieurs heures en songthaew. Cap au sud. L’objectif est d’abord un ensemble montagneux vierge de toute présence humaine.  Par-delà cette cordillère…commence l’inconnu. Et ses dangers.

 

Car, il faut être averti d’un scénario dantesque.

 

A la vérité, les dinosaures ont de la compagnie. Le décor brut, d’une beauté indomptée, qui leur sert d’habitat abrite aussi une communauté de ptérodactyles. La légende affirme qu’ils font preuve d’une férocité inouïe. Leur mets favori est la chair de Farang recuite après trop de bronzettes en enfilade sur les plages de Phuket, lieu de la civilisation retrouvée. Nul ne peut réchapper du cisaillement de leur bec profilé comme celui d’un pélican que l’on aurait croisé avec un toucan puis, dans un second temps, un calao.

 

Au chapitre présentation, notons trois rangées de dents façon piranhas en bien plus monstrueux encore. Il suffit d’imaginer une scie cauchemardesque en forme de sécateur. Les oiseaux préhistoriques trouvent ici de quoi se nourrir dans le sol spongieux. De fait, il s’agit d’un substrat géologique permettant de fixer une couverture végétale très dense. Riche en oligo-éléments de type jurassique.

 

Comment ce monde hors du temps va-t-il traverser les prochains bouleversements climatiques ? Les dinosaures, primo-occupants de cette zone de tous les périls, aiment la chaleur moite. Ils s’accommodent volontiers de la mousson et du déluge afférent. Mais ne supporteraient pas une sécheresse de plusieurs mois avec assèchement consécutif du lacis de canaux.

 

Sans doute faudrait-il alors les exfiltrer vers des pâturages plus nourriciers. Khao Yai ou le parc naturel de Kui Buri, peuplé de gaurs et d’éléphants, pourraient être de bons points de chute pour ces pittoresques bestioles étonnamment sauvegardées. On croyait les temps immémoriaux révolus à jamais. Ils resurgissent en Thaïlande méridionale.

 

“Amazing Thailand” ont dû penser les dinosaures.

 

Patrick Chesneau

 

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