Enfant prodige de la chanson, musicien aux multiples casquettes, Christophe Gerber, compositeur de musiques de films et acteur, vit à Bangkok depuis maintenant 20 ans. Rencontre avec un surdoué de la musique et du cinéma.

« Si je n’avais pas été musicien ou acteur, j’aurais été peintre. Dans tous les cas j’aurais choisi un métier artistique, je ne me voyais pas dans un autre milieu ».

A 8 ans, Christophe se produit dans de grands cabarets parisiens où il entonne une version rock’n’roll d’Un gamin d’Paris, en hommage à Mick Micheyl. La chanteuse célèbre dans les années 50 n’est autre que sa marraine, décédée depuis. Sa tournée des cabarets est un triomphe et le petit Christophe, à peine âgé de 10 ans, a beaucoup de succès sur la scène parisienne où il se produit devant des salles combles. « C’était fou pour un gamin d’être vu par des milliers de personnes ».

Beaucoup plus à l’aise sur scène que dans les salles de classe, le jeune prodige arrête l’école très tôt, à 14 ans, pour se consacrer à sa passion : la musique. Encore précoce, il est DJ en boîte de nuit au Palace et au Privilège à Paris alors qu’il n’a que 15 ans. « Malgré ma jeunesse, les patrons des boîtes me faisaient confiance ». Il y rencontre Laurent Garnier, son idole et modèle et l’une de ses principales influences musicales. Plus tard, il mixe aussi au Palm Beach, à Cannes.

C’est au théâtre Gali de la Ciotat qu’il commence à connaître le succès. Il se produit en première partie des plus grands : Bernard Lavilliers, Annie Girardot, Louis Chedid, Jean-Louis Murat, Hubert-Félix Thiéfaine ou encore Jacques Higelin. « Ils me donnaient des conseils avant que je rentre sur scène, j’ai beaucoup appris avec eux ». La vie d’artiste lui plaît, les soirées après les concerts avec les chanteurs aussi.

En 2004, il décide de s’installer en Thaïlande. Il pose d’abord ses valises à Phuket pendant la tragédie du tsunami, « un souvenir terrible ». Il part alors pour Bangkok où il commence à composer des musiques de films pour Antoine Delelis et pour Xavier Durringer. Il crée notamment pour lui, la musique du téléfilm Ladybar, produit par la chaîne de télévision française Arte. C’est un succès et la chaîne commande une suite, LadyBar 2, en 2009. Il garde de cette collaboration d’excellents souvenirs. Alors plutôt compositeur, rocker ou DJ ? « Ce que je préfère, c’est composer des musiques de films. Je suis seul devant ma feuille de papier, c’est un vrai travail de création et puis j’adore le cinéma, c’est pourquoi je suis devenu aussi un acteur ». Mais cette attirance avec le cinéma, n’empêche pas Christophe de poursuivre sa carrière rock’n’roll avec la création du groupe Scarpia.

Au cinéma, il se produit dans plusieurs séries de Netflix dont celle consacrée à un personnage mythique de la Thaïlande touristique des années 70 : « le serpent », alias Charles Sobhraj. Ses derniers films « Les aventures de Jack Mimoun », tourné à Phuket cet été par Malik Benthala avec Jérôme Commandeur, Benoit Magimel, François Damien et « Free fire » avec le fameux acteur thaïlandais Jesdaporn Pholdee (Tik) sortiront sur les toiles prochainement. Christophe se multiplie aussi sur les tournages avec plus de 150 films publicitaires.

Parisien, acteur et rockeur au grand cœur, Christophe Gerber est un talent à découvrir.