L’économie thaïlandaise a démarré 2025 sur une note plus dynamique qu’attendu. Le PIB a progressé de 3,1 % sur un an au premier trimestre et de 0,7 % par rapport au trimestre précédent, dépassant les prévisions du consensus (2,9 %) ainsi que celles du cabinet Kiatnakin Phatra (2,8 %).
Ce rebond s’explique principalement par trois facteurs : un effet de base très favorable dans l’investissement public, une poussée des exportations de biens avant la mise en œuvre de nouveaux droits de douane, et une activité toujours soutenue dans les services, notamment dans l’hôtellerie et la restauration.
Les exportations de biens ont bondi de 13,8 % sur un an, tandis que la production industrielle ne progressait que de 0,6 %, signalant un fort déstockage.
Ce mouvement a retranché 4,7 points de pourcentage à la croissance du PIB. Autre élément notable : l’écart entre le PIB mesuré par les dépenses (+5,4 % sur un an) et celui mesuré par la production (+3,1 %), dû à une forte divergence statistique (-2,3 points).
Côté investissements, l’investissement public a grimpé de 26,3 % sur un an, tirant à la hausse l’ensemble de l’investissement (+4,7 %). Cela s’est notamment traduit par une envolée des services de construction (+16,2 %). À l’inverse, l’investissement privé a reculé de 0,9 %, plombé par un repli de 3,8 % dans la construction.
La consommation privée a également ralenti : elle n’a progressé que de 2,6 % (contre 3,4 % au 4e trimestre 2024). Les dépenses en biens non durables et semi-durables ont ralenti respectivement à 1,9 % et 0,9 %, tandis que la consommation de services s’est modérée à 4,5 %. La consommation de biens durables reste quant à elle en contraction.
Les services, moteur traditionnel de la croissance, donnent aussi des signes de fatigue.
La production du secteur a ralenti à 4,2 % (contre 4,7 % fin 2024). La croissance dans l’hôtellerie-restauration a chuté à 7,2 %, contre 10,4 % précédemment, et celle dans le transport et l’entreposage à 5,4 %, contre 9,0 %. De même, les exportations de services se sont tassées à 7,0 %, contre 22,9 % au trimestre précédent.
Malgré cette performance supérieure aux attentes, le gouvernement et les analystes restent prudents. La croissance de plus de 3 % enregistrée au premier trimestre semble ponctuelle, alimentée par des facteurs exceptionnels. À mesure que ceux-ci s’atténueront — notamment avec le ralentissement du tourisme —, la croissance devrait retomber. La prévision annuelle de 1,7 % pour 2025 est maintenue, mais pourrait être revue selon l’évolution des négociations commerciales internationales.
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