Les 17 et 18 mai ont donc vu les représentants de l’opposition thaïlandaise défiler à Antony (Hauts de Seine) dans le jardin de la maison de Pridi Banomyong, le fondateur du parti démocrate thaïlandais.
Voici quelques notes prises sur place par les participants
La seconde journée à la maison de Pridi a été l’occasion pour Thanathorn et Piyabutr de rappeler l’importance du choix des sénateurs, en cours, car ceux-ci interviennent dans la nomination des juges de la cour constitutionnelle et des membres de la commission électorale. Ils ont aussi évoqué de l’élection générale future. Si le parti actuel, Move Forward, devait être dissous, ils ont déjà un plan de substitution, avec l’expérience acquise en l’ayant déjà fait une fois.
Piyabutr a fait référence au slogan Français “Soyez réalistes, demandez l’impossible” : c’est à force de demander l’impossible qu’il devient possible. On pense immédiatement à la réforme de la loi de lèse majesté, mais interrogé sur ce sujet, Thanatorn a fixé les limites de l’impossible qui peut être demandé : pas question de tendre le bâton pour se faire battre, ni d’aller au delà de ce que la majorité de la société peut accepter.
Un point moins conflictuel par lequel il différencie son mouvement : la lutte contre la corruption. Pour lui, la corruption n’est pas seulement un problème résiduel dans le système en place, mais une composante maitresse de ce système. Les gens ne sont pas sélectionnés pour leurs compétences ni leur probité mais pour leur capacité à acheter leur place. C’est ainsi, dit-il, qu’on peut se trouver dans le gouvernement après avoir œuvré dans le trafic de drogue – une allusion probable à Thammanat Prompow.
Il a également évoqué les finances du parti, qui doivent autant que possible provenir de petits donateurs, de merchandising, etc. plutôt que de quelques mécènes, afin de s’assurer que le parti représente les intérêts du peuple. C’est un sujet sensible car la première incarnation de son parti avait été dissoute au prétexte d’une irrégularité dans ses finances.
Combien coute la maison de Pridi
Enfin, le prix de vente de la maison de Pridi a été mentionné : 1,6 millions d’Euros. Un montant très élevé, sans commune mesure avec la valeur de la maison, car c’est la possibilité de construire un immeuble sur le terrain qui est valorisée. Des discussions avaient eu lieu avec la personne qui la possédait mais cette personne n’était plus en possession de ses moyens intellectuels et n’était donc plus habilitée à prendre cette décision. C’est à l’occasion de son décès que la vente a pu se faire en traitant avec son frère cadet.
Loin des plaisanteries d’hier sur le projet de construire un immeuble, Thanatorn dit avoir acheté cette maison pour en faire un lieu de souvenir car l’état Thaï n’est pas intéressé à le faire. Piyabutr a ironisé sur l’absence de représentants de l’ambassade de Thaïlande pendant ces deux jours. Thanatorn indique néanmoins être prêt à céder la maison à l’état Thaï à prix coûtant si l’état est intéressé et a un réel projet de conservation.
Remerciements à Yann Marchal et aux participants dont Jaran Ditapichai
