Nous reproduisons ici un extrait d’un article publié par le média anglophone The Thaiger, consacré à l’évolution des conditions de séjour pour les retraités étrangers en Thaïlande.
Alors que les autorités misent de plus en plus sur l’accueil de résidents fortunés, les retraités aux revenus moyens pourraient bien être les oubliés de cette nouvelle stratégie. Nous invitons nos lecteurs à nous faire part de leurs avis et expériences.
Pendant des décennies, la Thaïlande a représenté la destination idéale pour les retraités en quête d’un nouveau foyer abordable, agréable et culturellement riche. Avec ses plages dorées, sa cuisine savoureuse et sa population réputée accueillante, le « pays du sourire » a attiré des centaines de milliers d’Occidentaux venus y passer leurs années dorées sous les tropiques.
Mais un changement discret est en train de s’opérer, à l’ombre des palmiers. Alors que la Thaïlande oriente désormais ses politiques vers l’attraction de citoyens fortunés du monde entier, la réalité devient plus difficile pour les retraités à revenu moyen : les portes se ferment, et vite.
Autrefois, les visas de retraite thaïlandais étaient parmi les plus accessibles d’Asie. Les catégories de visa Non-Immigrant O-A et O-X permettaient aux étrangers de 50 ans et plus de s’installer en Thaïlande.
Les exigences étaient relativement modestes au regard des standards internationaux : un minimum de 800 000 bahts (environ 22 000 dollars) sur un compte bancaire thaïlandais ou un revenu mensuel prouvé de 65 000 bahts (environ 1 800 dollars), un casier judiciaire vierge et une assurance santé.
Mais ces dernières années, le vent a tourné. Dans le cadre d’une stratégie visant à attirer des retraités plus dépensiers et à freiner ce qui est perçu comme un afflux d’expatriés à petit budget, les autorités thaïlandaises ont progressivement relevé les exigences.
En 2023, la Thaïlande a lancé le visa dit de résident de long terme (LTR), un programme explicitement destiné aux citoyens fortunés du monde. Les critères ? Un revenu annuel d’au moins 80 000 dollars sur les deux dernières années, et un patrimoine d’un million de dollars — une barre qui exclut de fait tous ceux qui ne sont pas véritablement aisés.
Parallèlement, les exigences en matière d’assurance santé pour les visas de retraite traditionnels ont été renforcées à la suite de la pandémie de Covid-19. De nombreuses spéculations circulent sur une possible augmentation des seuils financiers requis.
De nombreux retraités témoignent également de procédures de plus en plus complexes et fluctuantes, avec un message implicite : à moins d’apporter une richesse significative, la Thaïlande ne vous ouvre plus ses bras aussi facilement.
Pourquoi cette inflexion stratégique ? Et est-elle pertinente ? Sur le papier, faire du pays une destination pour retraités fortunés semble séduisant : ces derniers dépensent plus, consomment davantage de soins de santé, investissent dans l’immobilier, et posent théoriquement moins de problèmes liés aux dépassements de visa ou au travail illégal.
Mais cette logique a ses limites. Exclure la classe moyenne, pourtant historiquement attirée par la Thaïlande pour sa qualité de vie et son accessibilité, apparaît comme un pari risqué.
Car pour chaque millionnaire étranger, il existe des dizaines de retraités aux moyens plus modestes : enseignants, fonctionnaires, petits entrepreneurs, qui auraient pu faire fructifier leurs pensions au bénéfice des économies locales, que ce soit dans les villes, les campagnes ou les stations balnéaires du royaume.
L’intégralité est à retrouver sur le site thethaiger.com.
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