Home Accueil THAÏLANDE – FRANCE: Sous le crayon du dessinateur Stephff, les grandeurs et misères des «farangs». Épisode 1

THAÏLANDE – FRANCE: Sous le crayon du dessinateur Stephff, les grandeurs et misères des «farangs». Épisode 1

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 14/04/2020
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Gavroche se devait de lui rendre un bel hommage. Depuis vingt-cinq ans, Stephff accompagne de ses coups de crayons et de ses dessins de presse l’aventure de notre magazine et celle de la communauté française de Thaïlande. Comme Gavroche, Stephff est souvent critiqué. Et comme Gavroche, Stephff est un esprit libre. Son dernier livre est un régal. Il en énervera certains. Il vous fera tous rire. Il en désolera d’autres. Tant mieux. ce miroir là est le miroir de la vraie vie. Il répond cette semaine à plusieurs questions.

 

Alors que son livre est mis en vente en ligne (contact: stephff.cartoonist@gmail.com), nous avons rencontré Stephff dans son antre de Bangkok…mais à distance, confinement oblige !

 

– Vous êtes un vétéran de la Thaïlande. Votre livre retrace des années de présence dans le pays. L’épidémie de Covid 19 est elle, selon vous, en train de changer la face du «pays du sourire» ?

 

Ce n’est pas si simple de répondre à cette question car cela tient plus du ressenti personnel que d’une vraie constatation statistique. Je pense que si les Thaïs ont perdu un peu leur sourire, cela s’est fait graduellement. Toujours plus de touristes, plus de «white trash» qui se comportent comme s’ils étaient chez eux et qui n’en ont absolument rien à faire de respecter la sensibilité locale ( ceci dit, on pourrait argumenter que le comportement des colons d’antan était certainement pire ). Mais ça c’est plutôt une globalisation touristique qui fait que les locaux – pas seulement en Thaïlande – deviennent moins sympas et patients.

 

Néanmoins, j’ai senti les Thaïs exaspérés de voir les Farangs qui continuent de se balader sans masques. Moi-même ça m’énerve, ça énerve mon épouse donc je comprends que ça énerve les Thaïs. Il y a un côté “moi, l’homme blanc, j’ai tout compris mieux que vous et donc je ne porte pas de masque, c’est MA liberté individuelle et je me fiche de vous faire plaisir ou pas.” Au début je n’étais moi-même pas convaincu de l’efficacité du masque mais j’en mettais un par souci de respect et de civisme. Je trouve que c’est la moindre des choses. Mais je crois aussi que les Farangs sont moins appréciés qu’avant pour critiquer trop ouvertement la Thaïlande. Nous sommes toujours en train de leur donner des leçons de démocratie, certains n’hésitent pas à traiter la middle-classe urbaine Thaïlandaise de «fachos» donc forcement cela crée un sentiment de rejet. C’est la nature humaine. Personne n’aime se faire donner des leçons et encore moins par les Occidentaux. Mais les Thaïs ont aussi perdu une bonne partie de leur sourire à cause des crises politiques des 10 dernières années. Leur sourire d’avant comportait sans doute un peu trop d’innocence, de naïveté et de résilience. Avec la perte de ce sourire vient aussi le réveil d’une meilleure conscience politique et sociale. Un peuple un peu moins souriant est peut être un peuple plus mur pour des changements ?

 

160 pages couleur – couverture cartonnée – édition limitée de 1500 exemplaires signes et numérotes

 

Épisode 2 à suivre: «Raconter les Farangs, mon sport favori»

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