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Thaïlande : la FIDH réclame l’arrêt du harcèlement et de l’arrestation arbitraire des manifestants pacifiques anti coup d’état

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 02/03/2016
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Paris, le 24 Juin 2014 – La junte militaire de Thaïlande et le Conseil National pour l’Ordre et la Paix (NCPO) doivent cesser immédiatement le harcèlement, les arrestations et les détentions arbitraires des manifestants pacifiques anti coup d’état, a déclaré la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH).

 

« Sous le contrôle de la junte militaire, la Thaïlande est en train de montrer les signes familiers d’un État policier. Après avoir censuré les médias, l’opposition politique, les militants et les défenseurs des droits de l’homme, la junte atteint un nouveau degré de paranoïa en s’attaquant à des formes de contestation pacifiques et spontanées, telles que lire un livre, manger un sandwich ou porter un t-shirt » a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.

 

Depuis leur prise de pouvoir le 22 mai, les autorités policières et militaires de Bangkok, Chiang Mai et Chang Rai ont arrêté en un mois au moins 53 personnes qui manifestaient pacifiquement contre le coup d’état.

 

Ainsi, les autorités ont arrêté des activistes, dont des étudiants et des femmes âgées, pour le simple fait qu’ils brandissaient des pancartes contre le coup d’état, organisaient des lectures silencieuses du roman de Georges Orwell 1984, portaient des t-shirt avec des inscriptions pour la paix ou pour de nouvelles élections, faisaient le salut à trois doigts, ou organisaient des distributions de sandwich « pour la démocratie ». Pour éviter d’autres contestations, l’État encourage également la délation : le 23 Juin, un policier de haut rang a promis une récompense de 500 bahts (11 euros) pour chaque photo qui permettrait l’arrestation d’individus exprimant leur opposition.

 

La plupart des manifestants pacifiques anti-putschistes ont été libérés sous caution. Cependant, les militaires et les tribunaux civils ont déjà engagé des poursuites pénales contre au moins 18 d’entre eux.

 

« La junte a tenté d’enrober les violations qu’elle a commises en matière de droits de l’homme en nommant « invitations » ou « périodes de réflexion » des arrestations arbitraires. En réalité, les répressions que subissent actuellement les manifestants pacifiques sont des violations flagrantes des obligations incombant à la Thaïlande au titre du droit international relatives aux droits humains », a déclaré M. Lahidji. « Tant que la junte ne permettra pas aux gens d’exprimer leur opposition au coup d’État de façon légitime et pacifique, tout appel à la réconciliation nationale sonnera faux », a-t-il ajouté.

 

Le groupe de travail de l’ONU sur les arrestations arbitraires définit une détention comme arbitraire si la privation de liberté provient de l’exercice de droits garantis par l’article 19 (droits à la liberté d’expression) et 21 (droit à la liberté de réunion pacifique) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel la Thaïlande est rattaché.

 

La FIDH demande expressément à la communauté internationale d’exiger que la NCPO :

 

• Lève immédiatement la loi martiale

 

• S’assure que ses actions sont conformes avec les obligations internationales de la Thaïlande.

 

• Cesse toute forme de harcèlement, d’arrestations et de détentions arbitraires sous le couvert de la loi martiale

 

• Libère immédiatement et sans conditions toutes les personnes actuellement en détention

 

• Lève la censure des médias ainsi que toutes les autres restrictions du droit à la liberté d’expression, de mouvement et de réunion pacifique.

 

• Adopte une nouvelle constitution qui soit rédigée dans la transparence dans une période limitée dans le temps et qui soit ensuite approuvée par la population thaïlandaise par référendum.

 

La Fédération internationale des droits de l’homme, connue par son acronyme français FIDH, est une ONG internationales des droits de l’homme représentant 178 organisations venant de près de 120 pays. Depuis 1922, la FIDH combattu pour tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.

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