La crise politique s’intensifie en Thaïlande, alors que plusieurs partis de la coalition gouvernementale organisent ce soir des réunions internes décisives. En toile de fond : la polémique provoquée par la fuite d’un enregistrement téléphonique entre la Première ministre Paetongtarn Shinawatra et le président du Sénat cambodgien Hun Sen, qui a déclenché un tollé dans l’opposition et poussé de nombreux députés à réclamer sa démission.
Parmi les partis concernés figurent Ruam Thai Sang Chart, devenu la deuxième force de la coalition avec 36 députés, le Parti démocrate (25 députés) et Chart Thai Pattana (10 députés). Ruam Thai est désormais divisé en deux factions égales de 18 membres, reflétant des dissensions internes croissantes sur la conduite à adopter.
Des décisions encore à l’étude
Le leader du Parti démocrate, Chalermchai Sri-on, s’est exprimé sur la situation en appelant à la retenue : « Le parti attend de voir comment le gouvernement va réagir et comment la situation évolue », a-t-il déclaré. Interrogé sur une possible sortie de la coalition, il a reconnu que les opinions divergent en interne, tout en soulignant que toute décision devra être prise « de manière raisonnée », conformément aux statuts du parti.
Chalermchai a également demandé à la Première ministre d’apporter des clarifications supplémentaires sur sa conversation controversée avec Hun Sen, qui alimente les accusations de compromission et de perte de souveraineté de la part de ses adversaires politiques.
Rapport de force incertain
Depuis le départ du parti Bhumjaithai (71 députés), qui a rejoint l’opposition suite à des désaccords liés au récent remaniement ministériel, la coalition gouvernementale ne dispose plus que de 261 sièges à la Chambre des représentants. En face, l’opposition détient désormais 234 sièges, soit un écart qui se réduit dangereusement.
Une nouvelle défection au sein de la coalition pourrait faire basculer le rapport de force parlementaire, voire provoquer la chute du gouvernement ou une dissolution anticipée du Parlement. Dans ce contexte, les réunions de ce soir sont décisives pour la survie de l’exécutif dirigé par Paetongtarn Shinawatra, déjà fragilisée.
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