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THAÏLANDE – POLITIQUE: Pourquoi le 6 octobre est une date «fatale» pour les activistes pro-démocratie ?

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/10/2020
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Nous avons, ces derniers jours, consacré un premier article historique au 6 octobre 1973, premier jour de la répression qui s’abattit, cette année là, sur le campus de l’université de Thammasat occupé par les étudiants en colère. Ce mardi 6 octobre 2020, une autre commémoration a eu lieu à Bangkok, sur ce même campus: celle de l’autre date fatale que fut le 6 octobre 1976. Une journée noire pour le royaume, marquée par l’intervention de l’armée et la mort de nombreux manifestants.

 

Le matin du 6 octobre 1976, les forces armées thaïlandaises accompagnées de milices civiles interviennent sur le campus de l’université de Thammasat, de nouveau occupé comme il l’avait été trois ans plus tôt, en 1973. Le résultat ? Un massacre d’étudiants désarmés et pacifistes.

 

Le catalyseur immédiat du massacre avait été l’accusation pour crime de lèse majesté contre une troupe de théâtre étudiante. Cette pièce, mettant en scène une pendaison, était une critique de la pendaison de Chumporn Thummai et Wichai Ketsriphongsa, deux électriciens syndicalistes, quelques semaines auparavant. La droite contre-insurrectionnelle cria aussitôt à l’insulte envers la monarchie et à la transition vers le communisme.

 

Dès le soir du 5 octobre

 

Le massacre commença le soir du 5 octobre, lorsque les forces nationalistes royales ont battu, agressé sexuellement et lynché des étudiants manifestants. Le bilan officiel indique que 46 personnes ont été tuées et 3 100 arrêtées, mais les estimations non officielles sont beaucoup plus élevées. Dans l’après-midi du 6 octobre, le septième coup d’État depuis la fin de la monarchie absolue en 1932 a ramené le pays à la dictature après trois ans de démocratie, commencée lorsque les dictateurs précédents (Prapass et Thanorn) furent évincés le 14 octobre 1973 par un mouvement populaire.

 

Song Phinong

 

Aujourd’hui encore, il reste difficile de poser des questions sur les responsables du massacre . Malgré ces difficultés, un groupe d’universitaires et de militants a fondé un nouveau projet de documentation en 2016, année du 40e anniversaire du massacre, afin de recueillir et de diffuser des documents de première main, des témoignages et d’autres analyses.

 

À l’occasion du 41e anniversaire du massacre, ils ont lancé une archive en ligne et ont publié Song Phinong (Deux frères), un court métrage sur le meurtre des deux militants syndicaux.

 

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