La police thaïlandaise ne supporte plus les punks. Une descente a récemment eu lieu dans un club underground de Bangkok pour annuler un rassemblement punk. Celui-ci avait, il est vrai, une connotation politique peu appréciée des militaires au pouvoir. Entre musique et show underground, ses participants entendaient dénoncer les quatre années de pouvoir de la junte.
Organisé sur les toits de l’Overstay, un club confidentiel spécialisé dans les programmations bruyantes et contestatrices, le concert avait été sobrement intitulé « BNK44 : Four Years Later and All We Eat is Fortune Cookies ».
Selon ses organisateurs, il devait avoir lieu pour protester contre la récupération par le gouvernement du groupe Idol BNK48, avec lequel le Premier ministre Prayuth Chan-Ocha s’était affiché en avril dernier.
Début septembre, la leader du groupe, Cherprang Areekul, avait fait l’objet de violentes critiques dans le camp de l’opposition après avoir accepté de présenter une émission TV favorable au régime.
Cinq groupes, aux dénominations moins Kawaii que BNK 48, avaient été programmés vendredi 21 septembre, à savoir : ETAN, GAMNAD737, Blood-Soaked Street Of Social Decay and The ShockShuck.
Las. La fête n’a finalement pas eu lieu. Les autorités thaïlandaises ont invoqué la « sécurité nationale » pour justifier l’annulation du rassemblement. Sur leur page Facebook, les membres du groupe ont exprimé sans équivoque leur déception.
En mai dernier, un rassemblement similaire, intitulé Almost Four Years, You Motherfuckers, avait été dispersé par la police.
Au cours du concert, les participants avaient notamment piétiné et enflammé un portrait du Premier ministre.
Si les punks ne semblent définitivement pas avoir la cote au sein du nouveau régime, les organisateurs du concert affirment qu’ils ne se laisseront pas bâillonner.
Ils ont aussitôt annoncé un nouvel évènement en février prochain, date le plus souvent évoquée pour la tenue des prochaines élections législatives.
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Thibaud Mougin
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