La Thaïlande s’est lancée dans la course pour accueillir un Grand Prix de Formule 1 entre 2028 et 2032, avec une décision attendue en 2027. Le coût total estimé de cette candidature s’élève à 40 milliards de bahts selon la banque Kiatnakin Phatra. Si les recettes directes prévues atteindraient 27 milliards de bahts, en-deçà des dépenses prévues, le gouvernement table sur d’importants bénéfices indirects, notamment en matière de fréquentation touristique.
Une stratégie pour renforcer l’attractivité touristique
Dans le but de diversifier ses atouts touristiques, le royaume mise sur des événements d’envergure internationale, comme la Formule 1. En juin dernier, le cabinet ministériel a validé la candidature de la Thaïlande pour intégrer le calendrier officiel de la F1, série phare des courses automobiles organisée par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). Bangkok est pressentie pour accueillir la compétition, avec un calendrier visé sur cinq ans (2028-2032).
Un pari coûteux, mais potentiellement payant
Le gouvernement estime les recettes totales à 27 milliards de bahts, principalement issues de la billetterie (environ 75 % du total), le reste provenant des sponsors, ventes de produits dérivés, locations d’espaces et événements connexes. Les autorités tablent sur la vente annuelle de 300 000 billets, à un prix moyen compris entre 193 et 629 dollars américains, en se basant sur les expériences d’autres pays asiatiques. Environ 30 % des billets seraient vendus à des visiteurs étrangers, principalement en provenance des pays voisins.
Des précédents encourageants mais contrastés
À Bakou, en Azerbaïdjan, l’introduction de la Formule 1 en 2016 a permis une hausse de 58 % des arrivées touristiques entre 2015 et 2019. Lors du week-end de course de 2024, le prix moyen des chambres d’hôtel a bondi de 72 %, passant de 129 à 222 dollars. À Singapour, malgré un secteur touristique déjà mature, les arrivées internationales ont augmenté de 5 % en septembre 2009 (mois de la course), tandis que le tarif moyen des chambres a grimpé de 54 % lors de l’édition 2024. À l’inverse, en Malaisie, malgré des débuts prometteurs après 1999, la Formule 1 a été abandonnée en 2017 avant la fin du contrat, à cause de la baisse des ventes de billets et de la concurrence croissante d’autres circuits asiatiques.
Quels effets pour l’économie touristique thaïlandaise ?
Si Bangkok est choisie, plusieurs secteurs devraient tirer profit de l’événement. Le secteur hôtelier en particulier pourrait bénéficier d’un bond du taux d’occupation et du revenu moyen par chambre durant la semaine de la course. De nombreux établissements pourraient proposer des forfaits incluant hébergement et billets d’entrée. Les hôtels haut de gamme et de luxe devraient être les principaux gagnants.
Les analystes estiment que The Erawan Group (ERW), Asset World Corporation (AWC) et Central Plaza Hotel (CENTEL) seraient les mieux positionnés pour en bénéficier. Leurs hôtels à Bangkok représentent respectivement 57 %, 56 % et 31 % de leurs revenus hôteliers, et 57 %, 43 % et 14 % de leurs revenus totaux.
D’autres secteurs comme la restauration, les congrès (MICE) et les aéroports pourraient également profiter de l’effet d’entraînement d’un Grand Prix organisé dans la capitale thaïlandaise.
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