Face à la baisse sensible du nombre de touristes chinois, le gouvernement thaïlandais a décidé de renforcer les mesures de sécurité au sanctuaire d’Erawan, l’un des lieux de culte les plus emblématiques de Bangkok et un haut lieu du tourisme spirituel en Asie.

Situé à l’angle des avenues Ratchadamri et Ploenchit, au cœur du quartier commerçant de la capitale, le sanctuaire hindouiste attire chaque jour des milliers de visiteurs, dont une large majorité de touristes chinois. Pour prévenir tout incident et restaurer la confiance, les autorités ont installé des portiques de détection métallique aux entrées du site, dans le cadre d’un dispositif de sécurité renforcé.

Un symbole spirituel et touristique

La chapelle d’Erawan a vu le jour en 1956, après que l’astrologue royal Luang Suwicharnpat a conseillé sa construction. Il avait constaté une série d’accidents sur le chantier de l’hôtel Erawan, qu’il attribuait à une pose de la première pierre à un moment astrologiquement défavorable. Il recommanda donc d’ériger une chapelle en l’honneur du dieu hindou Brahma, figure majeure du panthéon indien, reconnaissable à ses quatre visages.

Les autorités ont commandé une statue de Brahma en plâtre de Paris, qu’elles ont ensuite recouverte d’or fin. Elles l’ont installée avec solennité le 9 novembre 1956. Très vite, le site est devenu un centre de dévotion majeur, fréquenté par les Thaïlandais mais aussi par de nombreux visiteurs étrangers, notamment en provenance de Chine.

Mais le sanctuaire a connu des épisodes dramatiques. Le 20 mars 2006, un homme souffrant de troubles mentaux a détruit la statue à coups de marteau. Les autorités ont rapidement remplacé l’œuvre par une réplique. Dix ans plus tard, en août 2015, un attentat à la bombe a frappé le sanctuaire, tuant 20 personnes – pour la plupart des touristes étrangers – et blessant plus de 120 autres. Depuis ce drame, les forces de l’ordre surveillent étroitement le site.

Une réponse à la défiance des touristes chinois

Le gouvernement thaïlandais estime que les préoccupations liées à la sécurité ont provoqué une chute du nombre de visiteurs chinois. Comme ces derniers considèrent souvent le sanctuaire d’Erawan comme un lieu de chance et de prospérité, les autorités veulent faire de sa sécurisation une priorité pour les inciter à revenir.

En parallèle, les autorités multiplient les initiatives pour séduire à nouveau ce public stratégique : campagnes de communication ciblées, facilités de visa et partenariats avec les agences de voyage figurent déjà dans leur plan d’action. Le secteur touristique, pilier majeur de l’économie thaïlandaise, espère ainsi relancer la fréquentation venue de Chine, qui représentait avant la pandémie la plus importante part des visiteurs étrangers.

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