Le 22 mai 2025, à l’occasion d’une cérémonie marquant l’arrivée de 200 nouvelles entreprises dans la zone économique spéciale de la province de Preah Sihanouk, le ministre cambodgien du Travail et de la Formation professionnelle, Heng Sour, a annoncé une hausse significative du nombre de grandes usines implantées au Cambodge. Alors que le pays comptait environ 40 300 grandes entreprises en août 2023, lors de la formation du nouveau gouvernement, ce chiffre est passé à 45 386 en avril 2025 — soit une progression de plus d’un huitième en moins de deux ans.
Le Premier ministre Hun Manet a saisi cette occasion pour réaffirmer la volonté du Cambodge d’accueillir les investisseurs du monde entier, sans distinction d’origine.
Il a rappelé que, si la zone économique spéciale de Preah Sihanouk est née d’une coopération entre les gouvernements cambodgien et chinois, elle abrite également des entreprises venues des États-Unis, de France, d’Europe et d’autres pays.
Cette ouverture, a-t-il précisé, s’inscrit dans une stratégie de croissance visant à stimuler l’économie nationale, créer davantage d’emplois et améliorer les conditions de vie des Cambodgiens.
Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que le Cambodge ne prend pas parti dans les tensions géopolitiques internationales et qu’il ne discrimine aucun partenaire économique, quelles que soient ses origines, dès lors que l’objectif est de contribuer au développement du pays.
Selon les données du Conseil de développement du Cambodge, 172 projets d’investissement ont été approuvés au cours du premier trimestre 2025, représentant un montant total de 2,5 milliards de dollars américains et la création de près de 120 000 emplois. Plus de la moitié de ces projets — 56,23 % — proviennent d’investisseurs chinois.
Mais pour certains experts, comme Sek Socheat, consultant en développement économique, les véritables freins à l’investissement ne tiennent pas à l’origine géographique des capitaux. Ils sont avant tout liés à des défis structurels internes : corruption persistante, complexité administrative, absence de garanties claires pour les droits des travailleurs, et criminalité. Ces facteurs, estime-t-il, constituent des barrières majeures pour les investisseurs étrangers soucieux de préserver la réputation de leurs entreprises et de travailler dans un cadre stable et transparent.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.