L’embrasement du Moyen-Orient, provoqué par les récentes frappes israéliennes sur des sites stratégiques en Iran, a ravivé les tensions sur les marchés de l’énergie. Ce regain de volatilité inquiète Bangkok : la Thaïlande, fortement dépendante des importations de pétrole et de gaz, risque de voir ses coûts énergétiques s’envoler au moment où son économie tente de retrouver de la stabilité.
Le baril de Brent a rebondi à 78 dollars vendredi dernier, tandis que l’indice de volatilité du pétrole a grimpé en flèche. Des infrastructures clés ont été touchées : raffinerie et dépôt à Téhéran, installation stratégique à Haïfa, sans oublier le champ gazier de South Pars, affecté côté iranien. Le détroit d’Hormuz, par lequel transitent près de 20 % du pétrole et du gaz liquéfié mondial, est plus que jamais sous tension. Le spectre de perturbations prolongées de l’approvisionnement mondial plane à nouveau.
Depuis le sommet atteint au premier trimestre 2022 – près de 130 dollars le baril au début de la guerre en Ukraine – les prix avaient suivi une tendance baissière, tombant à environ 60 dollars début avril 2025. Mais le retournement récent de certaines politiques commerciales américaines, combiné à l’escalade géopolitique en cours, a brutalement inversé cette trajectoire.
Dans ce contexte incertain, la Thaïlande observe attentivement les décisions de l’OPEC+
Après trois mois de hausses de quotas de 411 000 barils par jour, le cartel pourrait décider de ralentir le rythme de retour de sa production sur le marché, initialement fixé à 138 000 barils par mois. Par prudence, ou face à d’éventuelles dissensions internes, ce ralentissement soutiendrait les cours du Brent à court terme, avec une moyenne susceptible de dépasser les 70 dollars le baril en 2026.
Cette dynamique ajoute à la pression qui pèse déjà sur l’économie thaïlandaise. Comme détaillé dans notre précédent article, la hausse des prix de l’énergie alourdit la facture énergétique du royaume, freine la croissance, alimente l’inflation et pèse sur la balance courante. Dans ce contexte de fragilité, chaque nouveau soubresaut géopolitique agit comme un catalyseur de vulnérabilité économique.
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