Face à la polémique suscitée par la divulgation de son échange téléphonique avec le président du Sénat cambodgien Hun Sen, la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a présenté ses excuses officielles à la nation. Dans une déclaration diffusée mercredi soir, elle a exprimé ses regrets face à une « incompréhension » de ses intentions, affirmant que ses démarches visaient à « protéger la souveraineté de la Thaïlande et la sécurité des citoyens, de part et d’autre de la frontière ».

Le gouvernement a réaffirmé sa volonté de résoudre les différends frontaliers avec le Cambodge par des moyens pacifiques, en s’appuyant sur des mécanismes bilatéraux éprouvés, notamment la Commission mixte des frontières (Joint Border Commission), active depuis 26 ans. Selon l’exécutif, la cheffe du gouvernement a privilégié un dialogue direct avec Phnom Penh pour éviter une escalade des tensions et préserver les intérêts nationaux.

« La priorité est la protection des vies humaines, pas les jeux politiques », a insisté la déclaration, précisant que les forces de sécurité avaient été mises en alerte face à une coopération jugée insuffisante de la part des autorités cambodgiennes.

Paetongtarn a convoqué une série de réunions avec les chefs militaires et les responsables sécuritaires pour coordonner les mesures de prévention. Dans le même temps, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur du Cambodge pour protester officiellement contre une « violation des usages diplomatiques » par Hun Sen. D’autres démarches diplomatiques sont envisagées, indique le texte.

Le gouvernement a salué l’engagement des forces de l’ordre et des diplomates œuvrant à la défense des intérêts du pays. Il a également appelé la population à rester unie et vigilante face à la désinformation, susceptible de « fragiliser la sécurité nationale ».

Cette sortie publique de la Première ministre intervient alors que son gouvernement traverse une crise majeure, plusieurs voix de l’opposition et d’anciens alliés appelant désormais à sa démission.

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.