Dans la nuit du 10 au 11 juillet, l’armée birmane a mené une frappe aérienne contre un monastère bouddhiste du village de Lin Ta Lu, dans la région centrale de Sagaing. L’attaque a tué au moins 28 personnes, dont quatre enfants, selon une source locale. Une trentaine d’autres civils ont été blessés, dont une dizaine grièvement.

Le monastère hébergeait entre 150 et 200 personnes déplacées par les combats opposant l’armée aux forces rebelles. La plupart des victimes provenaient du village voisin de Kyaw Zeya.

Deux bombes larguées sur un lieu de refuge

Entre minuit et une heure du matin, un avion de chasse a largué deux bombes sur le monastère de Lin Ta Lu. La population locale s’y était réfugiée pour échapper aux violences. Une source de la résistance, contactée par le média Yangon Khit Thit, a décrit la scène : « L’armée a frappé deux fois. À ce moment-là, le monastère abritait de nombreux civils. Nous avons retrouvé 28 corps. Mais avec autant de blessés graves, le bilan pourrait encore s’alourdir. »

L’armée ignore le cessez-le-feu humanitaire

Le 28 mars, plusieurs secousses sismiques avait déjà frappé Sagaing, faisant près de 3 700 morts. Après cette tragédie, l’armée et plusieurs groupes armés avaient annoncé un cessez-le-feu temporaire pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et soutenir la reconstruction.

Mais sur le terrain, les affrontements ont continué. L’armée a multiplié les frappes aériennes, même dans des zones détruites par le séisme. En mai, le gouvernement civil en exil, le NUG (National Unity Government), avait accusé le régime militaire d’avoir tué 17 élèves lors d’une frappe sur une école de Depayin, une commune voisine.

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