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THAÏLANDE – CHRONIQUE : L’Intelligence Artificielle : trop robot pour être vrai

Date de publication : 31/07/2025
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réconciliation Thaïlande Cambodge IA

 

Une chronique siamoise et sociétale de Patrick Chesneau

 

Qui ne le voit au premier coup d’œil ? Cette image a beau circuler abondamment sur tous les réseaux sociaux, elle n’est pas crédible. On assiste tout simplement à une méprise culturelle. Le but est noble. L’intention, louable. Elle vise à promouvoir la paix, l’entente, la concorde, la jovialité plutôt que la guerre, l’animosité, la rivalité et la haine. Faudrait-il encore qu’elle dépeigne une scène plausible ?

 

Deux petites filles issues l’une et l’autre de la grande civilisation du Sud-Est asiatique ne se serreraient pas la main. Presque instinctivement (si cela peut s’appliquer aux cultures, coutumes et modes de vie qui sont une construction humaine, anthropologique), les fillettes se salueraient par un wai. Le salut traditionnel, les mains jointes à hauteur de poitrine, sans contact physique. Spontanément.

 

Ce geste qui dit à la fois bonjour, bienvenue et enchanté est commun aux peuples de Thaïlande et du Cambodge. C’est un mode de communication partagé. Presque inné côté siamois et côté khmer.

 

Certes, la poignée de main existe. Elle revêt alors une signification particulière, soulignant le caractère officiel et symbolique d’une rencontre protocolaire.

 

Ce fut le cas à Putrajaya, en Malaisie, lorsque deux Premiers ministres venus, l’un de Bangkok et l’autre de Phnom Penh, ont signé un accord de cessez-le-feu mettant fin, sur le papier, à cinq jours d’affrontements armés.

 

Mais, entre deux très jeunes filles qui veulent se témoigner [de l’]amitié, le wai est une évidence, un réflexe né de l’éducation reçue en famille et à l’école. Un habitus social.

 

Patrick Chesneau

 

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11 Commentaires

  1. Cette discussion est dérisoire.
    Faites à Rome comme les Romains font ; faites en pays thaï comme font les Thaïs ; ils vous en seront reconnaissants.

    Ceci dit, le wai est un geste infiniment plus élégant que la poignée de main, qui est un geste de maquignon : « topez-là, cochon qui s’en dédit ».
    D’ailleurs, il se répand même en Occident ; on le voit assez fréquemment à la télé, y compris lors de cérémonies protocolaires.

    • Je vois une sorte de waï pratiqué au Vatican ; il précède en général une bénédiction… In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti.

      Pour ce qui est de la pratique locale, elle me paraît quasi absente chez les moins de trente ans, notamment en ville, sauf dans les temples, devant un « autel », et rarement devant un moine.

      Pour ce qui me concerne, je suis gratifié d’une courbette plus ou moins prononcée lorsqu’on ne peut m’éviter, bien que n’étant pas moine — pas encore. Vu mon âge, ne fréquentant pas le palais, je ne suis pas astreint au waï (et attention, pas n’importe lequel, vu ses nombreuses déclinaisons), ni aux prosternations acrobatiques incompatibles avec l’état de mon arthrose, qui m’obligerait à pointer mes pieds dans la mauvaise direction.

      Je conviens que ces circonstances réduisent l’ampleur de mes relations sociales, auxquelles se substituent les réseaux sociaux — ou asociaux — qui, eux, ne se préoccupent pas du waï, encore qu’un « émoticône » (waï emoji) permette d’en faire un usage… numérique.

      Certes, le waï aurait un avantage en Occident, et peut-être devrait-il être imposé : il éviterait d’avoir un couteau dans les mains, et serait peut-être de nature à en limiter l’usage. D’autre part, en période covidienne ou néo-covidienne, il est considéré comme un geste barrière, un « bouclier » imparable — à condition de ne pas ouvrir la bouche, sauf à porter un masque bien étanche, et que ledit virus n’emprunte pas d’autres voies aériennes.

      Plutôt se toucher les coudes ?

      Si l’on peut m’informer sur les gestes — peut-être infiniment plus élégants — des maquignons locaux, je suis preneur d’une « chronique » approfondie et « fouillée »…

      Encore un sujet de recherche pour l’IRASEC et ses anthropologues chez les éleveurs de cochons.

  2. Le waï n’en finit pas de receler ses subtilités, et pas toujours là où on les attendait…

    Ainsi, me rendant à bicyclette à mon 7/11, mon voisin me gratifie d’un waï en souriant ; par politesse et courtoisie, je le lui rendis. Il se mit à rire aux éclats…

    Pas plus tard que la semaine dernière, avant de rejoindre la piscine et sortant de la douche obligatoire, tenant ma serviette d’une main, on me fit un waï. La courtoisie m’obligea à répondre. La stupeur s’empara de l’établissement au vu de cette exhibition incongrue.

    Au volant, il m’arrive parfois d’être dépassé par un taxi dont le conducteur me gratifie d’un waï et d’un large sourire, ravi de lui avoir laissé la priorité ; les glaces teintées de mon véhicule me permettent d’éviter une réponse et peut-être davantage.

    Pas plus tard qu’hier, au 7/11, je rencontre par hasard le gardien de mon condo qui, avec un large sourire, me tend le bras et la main. Je lui réponds par un waï : une sorte d’incompréhension s’installa, et un léger froid accentua l’atmosphère déjà glacée…

  3. Quel réveil !! Je ne suis pas un tribunal, ni censeure, ni néo‑féministe, ni wokiste, ni rien de tout ça. On dit chez nous que les Français aiment autant les étiquettes que les fromages, ha ha.

    Je ne suis pas journaliste, ce n’est pas mon rôle de faire des enquêtes et des reportages. J’aime lire les articles qui m’apprennent ou qui éclairent cette région où l’on passe nos hivers, pas les histoires d’amours tarifés. Mais j’ai compris la leçon : je ne commenterai plus, même pas sûre de continuer à vous lire. Je vous laisse à vos chicanes entre hommes. Vous maniez mieux les tirets longs que ChatGPT, vous êtes très forts, très intelligents, et plus nombreux.. dans votre tête ? Bonne continuité

  4. J’y apporte ma petite touche rapide en tant que “vieux” et touriste assidu et régulier. Cette photo, malgré son aspect de fraternité ou de réconciliation, cher à tout être civilisé, ne relève pas l’authenticité. J’aurais préféré une main jointe sur la poitrine doublé d’un sourire. Quand à l’IA et à leurs multiples robots, c’est très loin d’être encore crédible. J’aurais préféré un vulgaire dessin ou la quintessence d’une vraie photo.

    • Votre gâteau est bien “cramé” comme vous dites mais pas seulement lui .. Dans l’attente de lire vos futures “chroniques “fouillées” débarassées de leurs pré-supposés délirants. Gavroche, à n’en pas douter, accueillera vos enquêtes et analyses singulièrement sur ces obsédents “vieux messieurs” dont , à vous lire, vous semblez être experte … ça risque d’être du “gâteau” ….

  5. Les études post-coloniales peuvent conduire à des erreurs de lecture, à moins que ce ne soit une “myopie idéologique“. À la lecture de la chronique, un(e) décolonialiste lira : ”Le waï est une évidence, un réflexe né de l’éducation”. Inutile d’aller plus loin, on a récolté la “semence”, l’objet du “délit”.
    Un lecteur non atteint de myopie et éventuellement ”vieux monsieur” (une dame ? Non ! À la lecture décolonialiste, il faut ajouter la pointe “néo-féministe”) ”resté trop longtemps – ici – “ ira plus loin dans la lecture et pourra lire : ”Le waï est une évidence, un [réflexe] né de l’éducation reçue en [famille], à l’école”. Et pour enfoncer le clou bourdieusien, un “habitus” social.
    Tronquer la phrase accréditerait l’idée que la pratique du “waï” serait la marque d’une éducation, la seule, la “bonne”. La suite de la phrase permet-elle cette interprétation ?

    Mais surtout, qu’est-ce qui vous autorise à suggérer une forme de censure sur le contenu du journal ? : “Ce billet a-t-il VRAIMENT sa place dans vos pages”, est-il dit en forme d’accusation au tribunal d’une quelconque censure.
    Et qu’appelez-vous ”article fouillé” ? Certainement pas par des “vieux messieurs” “restés trop longtemps ici”…

  6. Le mardi, je suis tombée sur une phrase qui m’a fait tiquer dans un groupe Facebook : « Pour sceller la paix, quoi de mieux qu’une bonne poignée de mains à l’occidentale ? » C’est un genre de rhétorique qu’on connaît bien en études postcoloniales, qui transforme un geste situé en norme universelle. On appelle ça de l’ethnocentrisme structurel.

    Le jeudi, dans Gavroche, le même auteur déclare que « le wai est une évidence, un réflexe né de l’éducation ». J’avoue que ça m’a un peu dérangée. C’est comme si les gestes asiatiques devenaient juste des réflexes. Comme s’il n’y avait plus qu’une habitude automatique, sans conscience.

    Je vous cacherai pas que les commentaires réguliers de certains vieux messieurs installés ici depuis trop longtemps me tombent un peu sur le cœur, mais j’aime bien Gavroche, je le lis souvent. Je me demande si ce genre de billet a vraiment sa place dans vos pages. Ce n’est pas ce que j’appellerais un article fouillé. Et, pour être honnête, ça n’apporte pas grand-chose.

    • Lorsque les Premiers ministres cambodgien et thaïlandais ont convenu d’un cessez-le-feu immédiat, je n’ai pas vu qu’ils faisaient un « waï ». Il s’agissait bien d’une poignée de main. Elle est le geste d’un accord, qui est pratiqué dans de telles circonstances. Le Premier ministre malaisien, se joignant au geste, scelle la paix. Reportez-vous à la poignée de main entre Arafat et Rabin, parmi beaucoup d’exemples.

      Cette gestuelle n’est pas seulement occidentale, mais universelle, et la poignée de main désigne un désir, une volonté de paix, compris par l’humanité entière. Mais, dans votre esprit, l’expression et la gestuelle ont déclenché une obsession anti-occidentale. L’idéologie décoloniale, érigée en obsession – surtout lorsqu’elle prétend s’appuyer sur une absence de connaissance des cultures et de l’histoire, marque du « wokisme » – est de nature à conduire à des perceptions et analyses inadéquates, voire erronées ; et, de là, à considérer que les protagonistes de ce cessez-le-feu ne sont que les victimes et propagateurs, consciemment ou non, d’un « ethnocentrisme culturel » ?

      S’agissant du « waï », de sa signification, de ses significations et de ses usages, je crains que vous n’en ayez qu’une vision occidentale, largement obérée par une approche exotique et, somme toute, touristique : un cliché pour Occidentaux, que votre étude « fouillée » démentira sans doute. Un travers auquel notre chroniqueur « gavrochien » me paraît parfois succomber – je ne me prive pas, parfois, de le lui écrire – mais jamais il n’a eu l’ambition, je le lis régulièrement, de réaliser des « études fouillées ».

      L’intérêt des chroniques est qu’elles exposent une perception subjective, une humeur, et c’est leur intérêt. On peut partager ou non. Qu’elles soient empreintes de l’occidentalisme qui sied aux « vieux messieurs » ne me gêne pas, et la critique que je pourrais leur faire ne porterait pas sur leur absence de « scientificité ».

      L’intérêt des chroniques est qu’elles sont un symptôme des tentatives – avec leur côté illusoire, d’incommunicabilité, de quiproquos et de projections – de rapprochements culturels, et des décalages qu’ils manifestent. Mais pour le « fouillé », on attend de vous lire…

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