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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 28 juillet au 3 août ?

Date de publication : 04/08/2025
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Birmanie bombardement

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, diplomatie

 

En prévision du scrutin de décembre, le régime a renforcé son arsenal juridique pour prévenir toute perturbation électorale. Une nouvelle loi électorale, promulguée le 29 juillet — cinq mois avant les élections —, intervient dans un climat sécuritaire tendu, marqué par une vague d’assassinats visant des partisans du régime et des officiers retraités dans les zones sous contrôle de l’armée. Le texte prévoit des peines sévères : de trois à cinq ans de prison pour toute tentative de sabotage du vote ; de cinq à dix ans — voire la prison à vie en cas d’infraction commise en groupe — pour la destruction d’urnes, de bureaux de vote ou de machines à voter ; et de dix à vingt ans pour les violences graves contre des électeurs, des candidats, des agents électoraux ou des fonctionnaires. Cette loi vise clairement à dissuader toute contestation du processus électoral sous contrôle militaire.

 

Min Aung Hlaing, a célébré le 30 juillet la fin du « premier chapitre » de son régime, qu’il affirme avoir « enduré avec succès » depuis le coup d’État de 2021. Il a remercié les membres de son Conseil d’administration d’État (SAC) sortant. Dès le lendemain, le 31 juillet, il a dissous le SAC pour instaurer une nouvelle structure : la Commission nationale de sécurité et de paix (NSPC), censée préparer les élections promises pour la fin de l’année. Ce nouveau « chapitre » s’ouvre sans rupture apparente avec le régime autoritaire en place.

 

Le 31 juillet, la Birmanie a levé l’état d’urgence en place depuis 2021. Mais loin d’un retour à la démocratie, un nouveau gouvernement dominé par les militaires prend la relève, avec la création de la Commission de la sécurité et de la paix de l’État (SSPC). Le général Min Aung Hlaing conserve tous les leviers du pouvoir, tandis que le général Nyo Saw, nommé Premier ministre, reste une figure loyale du régime. Annoncées pour janvier 2026, les élections se profilent comme un scrutin sans réelle ouverture politique. La junte verrouille le jeu, excluant toujours les forces civiles et ethniques.

 

Le rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie, Tom Andrews, a vivement critiqué la décision des États-Unis de lever certaines sanctions visant des entreprises et individus liés à l’armée birmane. Il qualifie ce geste d’« inconscient » et de « revirement choquant » dans la politique américaine, susceptible d’encourager la junte à poursuivre ses exactions. Andrews rappelle que ces sanctions avaient contribué à une baisse de plus de 30 % des importations militaires en 2023-2024, et exhorte Washington à revenir sur sa décision, estimant qu’il en va de la survie de milliers de civils.

 

Le 2 août à midi, le Democracy Movement Strike Committee (DDMSC) a organisé une manifestation à Laung Lone, dans le district de Dawei (région de Tanintharyi), pour dénoncer le régime militaire. Les protestataires ont défilé sous le mot d’ordre : « Boycottons les fausses élections, marchons avec courage vers la voie fédérale ».

 

Le Bangladesh a dénoncé le refoulement de dix Rohingyas de la part de la force de sécurité frontalière indienne (BSF) lundi, dans la région de Sylhet, au nord-est du pays. Ce chiffre porte à au moins 169 le nombre de Rohingyas poussés illégalement en territoire bangladais depuis l’Inde, dont 50 sont enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Delhi. Jahangir Alam Chowdhury, conseiller au ministère de l’Intérieur bangladais, a indiqué que si le Bangladesh rapatrie ses propres citoyens, il refuse d’accepter les Rohingyas, critiquant les conditions déplorables dans lesquelles ces derniers sont abandonnés en forêt ou près des cours d’eau. Depuis le 7 mai, près de 2 000 personnes, Rohingyas et citoyens indiens confondus, ont été ainsi refoulées selon le ministère.

 

Le régime militaire a amendé lundi la loi sur l’enregistrement des partis politiques, ajoutant une clause permettant à la Commission électorale de bannir définitivement tout parti reconnu coupable de fraude ou de conduite illégale. Cette mesure vise explicitement le National League for Democracy (NLD), dissous après avoir refusé de se réenregistrer pour les élections organisées par la junte. Selon Thein Kyi, dirigeante d’un parti d’opposition, cette disposition empêche le NLD de se représenter sous son nom. Près de 150 députés du NLD élus en 2020 et 2 500 membres auraient été arrêtés depuis le coup d’État de 2021. À ce jour, 55 partis sont enregistrés auprès de la Commission électorale pour participer au scrutin à venir.

 

Économie

 

Le 1er août 2025, les États-Unis ont imposé un droit de douane de 40 % sur les importations birmanes, l’un des plus élevés au monde, dans le cadre d’une révision tarifaire globale. Malgré la faible intensité des échanges commerciaux et les sanctions en vigueur depuis le coup d’État de 2021, la junte birmane reste optimiste. Le gouvernement birman propose de réduire ses tarifs sur les produits américains de 88 % à 0-15 %, en échange d’une baisse des droits américains à 0-7 %. Les discussions entre les deux pays sont toujours en cours.

 

Le 2 juillet, le régime birman a annoncé que l’usine sidérurgique soutenue par la Russie dans l’État Shan du Sud sera pleinement opérationnelle d’ici novembre 2026. Cette déclaration a été faite lors d’une cérémonie célébrant l’essai du compresseur d’air de l’usine, en présence du ministre de l’Industrie, Charlie Than, du chef du gouvernement de l’État Shan, Aung Aung, ainsi que de représentants des entreprises russes TPE, AGS et Rostec. Selon les médias officiels, 19 des 22 ateliers de l’aciérie ont déjà entamé leurs essais. Qualifié par la junte d’« entreprise stratégique », ce projet de centrale sidérurgique n°2 à Pinpet, près de Taunggyi, avait été suspendu en 2017 par l’ancien gouvernement de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) pour des raisons financières.

 

Organisé conjointement par la Myanmar Automobile Manufacturers & Distributors Association (MAMDA) et Silver Sea Event Management, le Myanmar Auto & Parts Expo 2025 se déroulera du 12 au 14 septembre au Convention Centre de Rangoun, de 9h à 17h. Ce salon de trois jours présentera un large éventail de véhicules électriques, voitures à moteur thermique, bus et camions. Les visiteurs pourront découvrir des pneus, batteries, huiles moteur, pièces détachées, équipements audio, systèmes GPS et installations. L’événement proposera également des services financiers tels que des prêts automobiles, assurances, locations et crédits auto. Du matériel d’atelier, des équipements informatiques pour véhicules et des dispositifs de levage seront aussi exposés.

 

La Banque Centrale de Birmanie (CBM) a poursuivi début août ses ventes de devises étrangères destinées aux importateurs d’huiles comestibles et de carburants. Le 1er août, elle a vendu plus de 1,04 million de dollars aux importateurs d’huile comestible et plus de 434 400 dollars aux importateurs de carburant. Ces opérations s’inscrivent dans une série de ventes quotidiennes depuis fin juillet, avec des montants oscillant entre plusieurs centaines de milliers et plusieurs millions de dollars, ainsi que des injections de devises en bahts thaïlandais et yuans chinois sur le marché financier birman.

 

Le commerce bilatéral entre la Birmanie et l’Inde a atteint 2,1 milliards de dollars pour l’année financière 2024-2025, selon l’ambassade d’Inde en Birmanie. Les exportations birmanes, dominées par les pulses, ont généré plus d’un milliard de dollars, tandis que les importations pharmaceutiques en provenance d’Inde ont augmenté de 5 %. Face à cette croissance, des discussions ont eu lieu pour encourager les investissements indiens dans l’industrie pharmaceutique du Myanmar, secteur dans lequel le ministère de la Santé birman invite les investisseurs indiens à s’impliquer davantage. L’Inde reste le premier partenaire commercial et le 11e investisseur étranger en Birmanie.

 

Répression, conflit

 

Le 31 juillet, la junte birmane a diffusé des messages SMS massifs via les opérateurs mobiles Atom et Ooredoo, invitant les combattants de la résistance à se rendre et à participer aux élections qu’elle a programmées en décembre. Ces messages incluaient un lien vers une annonce du ministère de l’Information accusant le Gouvernement d’unité nationale (NUG) et le Comité représentant le Pyidaungsu Hluttaw (CRPH) d’encourager la rébellion armée. Alors que l’état d’urgence a pris fin le 31 juillet, la junte a exhorté les Forces de défense du peuple (PDF) et autres groupes armés à déposer les armes et à s’engager dans le processus légal.

 

En Birmanie, la junte a décrété la loi martiale le 31 juillet dans 63 des 330 townships du pays, invoquant la nécessité de « garantir le maintien de l’ordre et la stabilité » à l’approche des élections prévues en décembre ou janvier. Cette mesure, d’une durée de trois mois, a été annoncée par le Conseil national de défense et de sécurité, présidé par Min Aung Hlaing. Elle concerne une vaste partie des États de Kachin, Karenni (Kayah), Karen, Rakhine, Shan et Chin, ainsi que les régions de Sagaing, Mandalay et Magwe. Sur ces 63 townships, 46 sont totalement contrôlés par les groupes anti-régime, tandis que dans 16 autres, l’armée ne contrôle que les centres urbains, la majorité des zones rurales étant aux mains de l’opposition. Cette extension de la loi martiale laisse présager de nombreuses difficultés pour le régime à organiser des élections dans ces territoires.

 

La fille de Myo Myo Aye, fondatrice de Solidarity of Trade Union Myanmar (STUM), ainsi que six autres membres de l’organisation, ont été arrêtés ce lundi, trois jours après l’arrestation de Myo Myo Aye à son domicile du township de Shwepyitha le 25 juillet, selon des sources proches de la dirigeante syndicale. Un membre de STUM, sous couvert d’anonymat, a indiqué à DVB que la localisation actuelle de Myo Myo Aye, de sa fille Chu Chu Thwe et des six autres membres reste inconnue. Les médias officiels n’ont pas fait état de ces arrestations ni des charges retenues contre eux. Myo Myo Aye, figure syndicale majeure, avait mené plusieurs grèves pour l’augmentation des salaires depuis le coup d’État de 2021. Arrêtée en avril 2021 à Rangoun, elle avait été condamnée pour sédition, puis libérée lors d’une amnistie en octobre 2021.

 

L’Armée de l’Alliance Démocratique Nationale du Myanmar (MNDAA) a accusé le régime birman d’avoir violé une trêve négociée par la Chine en menant des frappes aériennes sur Kutkai, une ville de l’État Shan du nord sous contrôle conjoint de la MNDAA et de l’Armée de Libération Nationale Ta’ang (TNLA). Le 30 juillet au matin, sept civils, dont un enfant, ont été tués et sept autres blessés, parmi lesquels un ressortissant chinois de 20 ans, lors d’une attaque ciblant un hôtel avec deux bombes de 250 livres. Deux maisons ont également été endommagées. La MNDAA a dénoncé cette attaque comme une grave violation du cessez-le-feu d’avril, susceptible de raviver le conflit dans la région. En 24 heures, la junte a mené cinq frappes aériennes dans les zones contrôlées par la TNLA et ses alliés dans la région de Mandalay nord et l’État Shan du nord, faisant au total 37 morts.

 

La Ta’ang National Liberation Army (TNLA) a rapporté que six civils ont été tués et sept blessés mercredi lors de frappes aériennes menées par l’armée de l’air birmane sur la ville de Kutkai, dans l’État Shan du nord. Kutkai, situé à 75 km au nord de Lashio, capitale régionale, est contrôlé par la TNLA depuis janvier 2024. En juillet, 28 frappes aériennes dans les zones tenues par la TNLA à Kyaukme, Mongngaw, Nawnghkio, Hsipaw et Mogok ont fait 15 morts civils et 48 blessés. Par ailleurs, le régime aurait lancé une contre-offensive à Kyaukme, à 183 km au sud-ouest de Kutkai. La TNLA a indiqué qu’une troisième série de négociations avec le gouvernement se tiendra en Chine en août, après deux sessions infructueuses en février et avril.

 

Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, dans une déclaration du 29 juillet, de graves abus commis par l’Armée d’Arakan (AA) contre la population Rohingya dans l’État de Rakhine, à l’ouest de la Birmanie. Après avoir pris le contrôle de plusieurs territoires, l’AA aurait imposé des restrictions de mouvement, pillé des villages, détenu et maltraité arbitrairement des civils, et exercé travail forcé et recrutement forcé sur les Rohingyas. Selon Elaine Pearson, directrice pour l’Asie de HRW, l’AA applique des « politiques d’oppression » comparables à celles longtemps menées par l’armée birmane dans la région. L’organisation appelle l’Armée d’Arakan à mettre fin à ces pratiques discriminatoires et à respecter le droit international. Depuis fin 2023, plus de 400 000 personnes ont été déplacées en interne et environ 200 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, où 120 000 nouveaux arrivants ont été enregistrés dans les camps depuis mai 2024.

 

Société

 

Les autorités birmanes ont saisi près de deux millions de comprimés stimulants, principalement des méthamphétamines, d’une valeur d’environ 3 milliards de kyats dans le township de Padaung, selon la Police nationale. L’opération, menée le 21 juillet vers 21h30 près de l’intersection de Yekyaw Village Road, fait suite à un signalement d’un informateur. Les drogues, destinées à être transportées vers l’État de Rakhine, provenaient de Rangoun via Kyangin dans la région d’Ayeyawady. Plusieurs suspects ont été arrêtés à Mingaladon et Kyangin, dont Kyaw Kyaw Win, principal trafiquant, ainsi que d’autres complices. Des véhicules utilisés pour le trafic ont été saisis.

 

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