Le marché immobilier chinois replonge dans sa spirale baissière après une brève accalmie en début d’année. Malgré plusieurs tentatives d’assouplissement politique depuis 2022, le secteur ne parvient toujours pas à sortir de la plus grave et la plus longue correction de son histoire récente. Pour Pékin, la promesse de stabiliser le marché immobilier reste un objectif lointain.
Un répit de courte durée
Certains signes encourageants avaient émergé au premier semestre 2025 : un ralentissement de la chute des ventes de logements neufs, une légère reprise du financement des promoteurs, une baisse des stocks – surtout dans les grandes villes – et un rebond marqué des recettes issues des ventes de terrains.
Mais ces indicateurs positifs n’ont pas suffi. Dès le deuxième trimestre, la demande s’est à nouveau affaiblie. L’activité dans la construction reste morose, tout comme le financement des nouveaux projets. Résultat : les analystes anticipent pour 2025 une nouvelle baisse de 8 à 10 % des ventes de logements neufs, et une contraction de 15 à 20 % des mises en chantier résidentielles. Des chiffres proches de ceux enregistrés en 2023 et 2024.
Un arsenal politique à bout de souffle
Face à ces faiblesses persistantes, les attentes du marché en matière de nouvelles mesures de soutien sont fortes. Pourtant, les marges de manœuvre des autorités apparaissent limitées.
Les restrictions sur l’achat immobilier (HPR) ont été largement levées, à l’exception de quelques grandes métropoles. Les taux hypothécaires et les exigences d’apport personnel ont déjà atteint des planchers historiques. Quant aux programmes de rachat de terrains ou de logements invendus par les collectivités, ils restent marginaux et peu efficaces.
Sans impulsion budgétaire majeure ou innovations en matière de financement, les perspectives de relance restent ténues. Ni la récente réunion du Politburo, ni la Conférence centrale sur le travail urbain n’ont apporté de réponse concrète à court terme.
Vers un nouvel équilibre ?
La bonne nouvelle, si l’on peut dire, est que la Chine dépend de moins en moins de l’immobilier pour soutenir sa croissance. En 2020, l’investissement immobilier représentait 24 % de la formation brute de capital fixe. Aujourd’hui, cette part est tombée à 15 %. Le poids de l’immobilier dans l’économie chinoise s’allège donc progressivement.
De même, les recettes foncières pèsent moins lourd dans les budgets des collectivités locales, amorçant un rééquilibrage fiscal plus sain. À plus long terme, la montée progressive des rendements locatifs et la poursuite de l’urbanisation pourraient favoriser une stabilisation organique du secteur.
Mais à court terme, le message est clair : le marché immobilier chinois n’a pas encore touché le fond.
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