La question de la régulation du cannabis en Thaïlande se retrouve de nouveau au centre des débats. Le Réseau pour l’avenir du cannabis thaïlandais a demandé, ce jeudi 14 août, au gouvernement thaïlandais de suspendre son projet de règlement ministériel concernant la vente et la transformation commerciale du cannabis et des herbes contrôlées.

Ce dernier est vivement critiqué pour son potentiel à restreindre l’accès au marché et à favoriser un monopole.

La demande fait suite à une consultation publique en ligne menée par le ministère de la Santé. Le texte proposé suscite une inquiétude majeure : il stipule que les points de vente de cannabis devraient être exclusivement situés dans des établissements de santé.

Une interprétation jugée excessive de la loi

Le Collectif, un réseau d’acteurs du secteur, estime que cette disposition est une interprétation abusive de la loi. Il rappelle que la législation de 1999 sur la protection et la promotion de la médecine traditionnelle thaïlandaise, qui classe le cannabis comme une « herbe contrôlée », n’impose en aucun cas une telle restriction. En d’autres termes, les commerces de produits à base de plantes n’ont jamais été contraints de s’établir dans des cliniques ou des hôpitaux.

L’organisation met en garde contre les conséquences d’une telle mesure. En excluant les petits commerçants et les agriculteurs, qui ont investi dans le secteur depuis la dépénalisation, le projet de loi pourrait de fait créer un monopole, limitant l’accès au marché à une poignée d’acteurs.

Craintes de monopole et d’exclusion

Face à cette menace, le Collectif exhorte le gouvernement à mettre le projet de côté. Il appelle à l’élaboration d’une nouvelle version qui respecte l’esprit de la loi de 1999. Cette dernière devrait permettre des modalités de vente équitables et accessibles pour tous, tout en protégeant les consommateurs et en garantissant la transparence du marché.

Le Collectif pour l’avenir du cannabis thaïlandais attend maintenant une réponse du gouvernement, espérant que les préoccupations soulevées lors de la consultation publique ne resteront pas lettre morte.

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.