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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, le Béarn, terre de kamikazes

Date de publication : 03/09/2025
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François Bayrou

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial chez Gavroche, partage sa vision de la France sur le site d’actualités suisse Blick. Vous pouvez vous abonner à sa lettre d’information, Republick, ou la consulter en ligne.

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François Bayrou l’a répété dimanche 31 août : comme le bon roi béarnais Henri IV (1553-1610), dont il écrivit la biographie, le Premier ministre français se veut l’apôtre de la réconciliation. Ne voyez donc pas dans son jusqu’au-boutisme budgétaire une sorte d’opération kamikaze, pour se réincarner en sauveur de la France à la veille de l’élection présidentielle de mai 2027 !

 

Promis, juré : Bayrou le Béarnais ne pense qu’au bonheur financier de son pays et des Français. Il juge indispensable pour la France de se désendetter d’urgence. Il affirme que les 44 milliards d’euros d’économies proposées pour le budget 2026 sont le strict minimum pour demeurer crédible. Ce n’est pas une tentative de suicide politique. C’est, au contraire, l’ultime possibilité de ramener vers le rivage le navire France en train de sombrer…

 

J’avoue que le constat de Bayrou m’apparaît juste.

 

Je l’ai écrit plusieurs fois dans Blick : un pays dont l’économie stagne comme la France doit d’urgence se serrer la ceinture, pour retrouver l’agilité et la flexibilité qui donneront à ses innombrables talents l’occasion d’éclore et de prospérer. Même si la formule devient éculée, le « bon sens » impose d’arrêter l’hémorragie de dépenses publiques que l’État, de plus en plus obèse, ne parvient plus à contrôler ou à rendre efficaces. Faut-il, en contrepartie, ponctionner davantage les plus riches et les retraités, ces fameux « boomers » mieux lotis que leurs héritiers ? Pourquoi pas. Un pays avec 19 % d’épargne pourrait aussi, face aux défis, recourir à un emprunt national pour éviter la pression des bailleurs de fonds internationaux…

 

Bayrou ne fait qu’appliquer à la politique la règle budgétaire de Macron pendant le Covid : quoi qu’il en coûte ! Sauf qu’il le fait à l’envers : non pas pour protéger à tout prix les Français et leurs élus, mais pour les mettre, le 8 septembre – jour où les députés voteront ou non la confiance à son gouvernement –, face à leurs responsabilités. Dommage juste, qu’il ne se soit pas souvenu de ce dicton béarnais : « Pour ce qui est mal donné, ni merci ni gratitude. » Qui, dans une semaine, osera dire dans l’hémicycle, après avoir peut-être renversé son gouvernement : « Merci Monsieur Bayrou »?

 

Bonne lecture, au son du Béarn !

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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4 Commentaires

  1. Le Premier ministre a décidé de poser la question de confiance (art. 49 al. 1 de la Constitution) sur une question de politique générale (contenu du décret du 27 août 2025 de convocation du Parlement en session extraordinaire du 8 septembre 2025 un seul jour et sur ce seul ordre du jour). Observons que, contrairement à la lettre de l’article, la décision n’a pas fait l’objet d’une délibération préalable obligatoire, les ministres l’ayant appris par la suite. Nous remarquons que le Président de la République n’avait pas davantage délibéré avec le Président du Sénat ni la Présidente de l’Assemblée nationale (qui ne furent qu’informés) avant la précédente dissolution.

    Nous semblons assister à une réplique d’une tentative de « coup de poker ».

    À l’issue d’une élection européenne catastrophique pour son camp, Macron pensait clarifier et faire un « reset » de l’Assemblée nationale alors qu’aucune raison de dissoudre ne s’imposait. L’échec fut au rendez-vous. La suite n’est que répliques. Bayrou voulut imiter le précédent pensant, habité par un « hubris » exacerbé, qu’il obtiendrait la confiance après des matraquages imprécatoires sur la situation financière de la France. Il occupa la scène des heures et des heures dans ses tentatives balbutiantes de convaincre les Français mais en les insultant. L’attaque du boomer en fut le sommet, crucifié par les deux clous des jours fériés supprimés. F. Bayrou essaya la potion magique, mais l’opinion ne supporta pas l’overdose. Elle la vomit. Contrairement à son illustre prédécesseur, la France ne se rallia que peu à son panache blanc.

    La question de confiance n’est posée en Vème République que lorsqu’on connaît la réponse, positive évidemment. Depuis 1958, on compte 41 votes de confiance concernant 22 Premiers ministres différents (dont plusieurs pour le même), mais jusqu’à ce jour aucune n’a entraîné de vote négatif. F. Bayrou, ayant un sens aigu de l’histoire, a sans doute voulu la rejoindre, à moins que ce ne soit dans ses poubelles. N’est pas Mendès-France qui veut, lui qui dut aussi tirer sa révérence au bout de 8 mois.

    F. Bayrou n’a pas mesuré la différence entre les al. 3 et 1 de l’article 49. Dans le premier cas, un groupe parlementaire (il y en a 11) ne mêlera pas ses votes à une motion venant d’un groupe opposé (sauf exception), garantissant ainsi une relative neutralité ou bienveillance et la stabilité relative de l’Assemblée. Dans le cas de l’al. 1, le vote ne se fait pas sur une motion déposée par un groupe, ceux-ci peuvent donc additionner leurs voix sur un texte qui n’émane d’aucun d’eux. De plus, la confiance est refusée si les votes négatifs – exprimés – sont supérieurs aux votes positifs – exprimés –, les absents et les abstentions n’étant pas pris en compte. Nous aurons donc les résultats très rapidement lundi après-midi.

    Alors Bayrou un Kamikaze ? Un adepte du « suicide plus ou moins assisté » ? Il est permis de penser que, dans une démonstration de chantage public exacerbé, volant ainsi la primeur à Macron (se laissant une marge éventuelle d’intervention au cas où, embourbé en Ukraine et présidant un conseil de Défense secret le jour même de « Bloquons tout ») pendant des heures de plateaux télévisés, il convaincrait mais surtout [obtiendrait] la neutralité du RN. Il espérait tenir Marine Le Pen en laisse, suspendue qu’elle est à une décision de justice invalidant sa candidature à une nouvelle élection législative en cas de dissolution. Pour le moment, la dissolution n’est pas acquise du moins pour le moment. Peine perdue, les électeurs du RN ne l’auraient pas toléré. Les ultimes tentatives bayrouistes d’accorder au RN quelques miettes sur des restrictions à l’accès à l’aide médicale d’État aux étrangers en situation irrégulière firent long feu.

    Le sort de F. Bayrou semble donc scellé à moins d’un coup de théâtre dont la politique française a le secret. Mais dans l’un ou l’autre cas, la situation politique n’en restera pas moins critique, au point de faire basculer une crise politique en crise institutionnelle.

    Une donnée majeure, absente lors de la dissolution et du renversement Barnier, est la journée du 10 septembre dont personne ne connaît l’ampleur des mobilisations, ni leur durée, ni les retentissements et engrenages possibles dans l’opinion. Le Mouvement des « gilets jaunes » de nov. 2018 n’était pas si intimement articulé à une crise institutionnelle en forme d’impasse. L’accumulation des [mécontentements] dans les opinions, les incertitudes européennes et internationales, le délitement progressif institutionnel, les déficits publics et la dette peuvent être de puissants détonateurs pour des explosions sociales à venir, dont personne ne peut, actuellement, mesurer l’ampleur. Si la confiance était accordée, il est à penser qu’une mobilisation accrue aurait lieu et [serait] renforcée. Dans le cas contraire, la gestion des affaires courantes ne pouvant être que brève, les mouvements sociaux peuvent ne pas faiblir si aucune issue nouvelle avec des perspectives crédibles n’apparaissait, pouvant atténuer l’ampleur éventuelle des mouvements sociaux qui risqueraient de durcir leurs mobilisations. Le risque insurrectionnel, tactique de l’extrême gauche avec certaines complicités, risque de conduire à une situation politique, sociale et économique instable et incertaine, celle qu’abhorrent les acteurs économiques et financiers, que la notation de Fitch prévue pour le 12 septembre pourrait exacerber.

    Une situation de dérapage plus ou moins progressif aurait inévitablement pour effet de fragiliser la position du Président, dont la popularité est actuellement de 15 % des sondés et que l’exposition mondiale d’un proche procès américain pourrait exacerber. Alors Bayrou, l’accoucheur d’une nouvelle révolution ? Mélenchon se frotte les mains : « La République, c’est moi »…

  2. Cet édito semble prendre la forme d’une déclaration d’amour pour la sauce béarnaise… Un amour aveugle que l’hésitation n’ébranle pas ; droit dans ses bottes ! Il nous a été fait grâce ici de la menace du père fouettard FMI et de sa Troïka qu’un amour immodéré de la Grèce éblouissait : la butte Montmartre pour l’Acropole. Il n’était plus question d’être plus « royaliste » que le ministre E. Lombard revenant l’après-midi sur ses propos du matin.

    Les félicitations pour le constat de « bon sens » sont néanmoins obérées par le passé calamiteux du Premier ministre et dans tous les domaines excepté celui de la justice où il n’eût pas le loisir d’officier trop longtemps. Ce personnage boursouflé, imbu de sa personne par la croyance en son destin fantasmé confinant au ridicule, a approuvé tous les budgets quand il était élu. Quand il ne l’était pas, au Plan par exemple, il somnolait. Sa gestion paloise fait également état d’un déficit « notable ».

    La pente ascendante des déficits budgétaires est bien antérieure au Covid et la politique du « quoi qu’il en coûte » est un argument faible. La politique mise en œuvre depuis n’a pas permis de redresser la situation que les comptes publics dissimulaient pendant que B. Le Maire se livrait à l’écriture licencieuse. La faute aux Français irresponsables entend-on, mais rien sur les « Big Pharma », l’impact certain des mesures prises comme le confinement sur l’économie, dont l’efficacité sanitaire est contestée ; rien sur l’immigration que, dans un éclair de lucidité, F. Bayrou qualifia de « submersion ».

    L’édito reprend sans vergogne la charge contre les « boomers » qu’il associe aux plus « riches » (voir l’article du journal Le Monde daté du 5 septembre, page 9 : « À Paris, des grandes fortunes bien enracinées ») ; aux plus riches, il est vrai, est-il concédé. Les boomers, auxquels il n’est accordé aucune concession, seraient sans doute tous riches, à moins que, comme les koulaks d’autrefois, ils ne nécessitent un sacrifice public. Notre éditorialiste s’est bien gardé d’avancer une telle suggestion lors de la réunion qu’il eût, à Bangkok, devant un public presque exclusif de « boomers ». Ces boomers mieux lotis que leurs héritiers, peut-on lire… Mais recherchez les données relatives aux retraites moyennes et médianes et comparez-les aux tarifs des EHPAD.

    Selon une étude de l’OCDE, en 2022, le revenu moyen d’un retraité français était égal à 94 % du revenu moyen global des Français. Une donnée qui contredit la croyance de tous ceux qui considèrent que les retraités sont un gisement à prélèvements supplémentaires. Et s’ils sont si riches, ils transmettront leur patrimoine si le fisc leur en laisse la possibilité et s’ils n’en ont pas fait profiter, de leur vivant, leurs enfants et petits-enfants. Quels boomers ? Ceux qui ont bénéficié des largesses fiscales des politiques de l’offre macronienne, sans résultats constatés, et qui peuvent dégager une épargne importante, à moins qu’ils ne l’aient convertie en placements boursiers ou ne lui fassent prendre le chemin des paradis fiscaux… ou des « comptes en Suisse » et du Luxembourg.

    F. Bayrou aura marqué son temps en révélant, urbi et orbi, la vérité sans fard, dites-vous : il aurait levé le voile, exposé le pot aux roses, et ce serait la marque d’un politique responsable. À vous lire, il serait le premier et le seul. Un politique responsable ne serait-il pas celui qui se donne les moyens politiques de réussir ? F. Bayrou, en posant la question de confiance préalable à toute discussion sur des orientations mal définies ou absurdes, est exactement l’inverse. F. Bayrou excelle, en vieux curé, dans la morale et les imprécations. Il se révèle, une fois de plus, en personnage politique insignifiant et incompétent mais infatué. Son parcours en atteste, et il le fait payer (si l’on peut dire).

    • Cher lecteur, votre réponse a bien été lue. Comme toujours : merci pour votre commentaire ! Doit on juger un homme politique sur son passé ? Oui bien sûr. Cela oblitère-t-il la véracité de ses propos actuels ? Pas si sûr. Avouez que la France, vue d’Asie, est en mauvaise / très mauvaise situation financière. Faut il le nier ? Qu’en pensez vous, ? Amitiés, la rédaction

      • Le constat sur la situation budgétaire de la France est une vraie question économique et financière dont l’analyse est controversée. L’exposition des problèmes est fortement impactée par des données politiques et politiciennes largement induites par un blocage institutionnel largement consécutif à la dissolution et ses résultats. La stratégie Bayrou de l’électro – choc mettant les catégories de l’opinion en opposition est rejetée et produit un effet inverse, une coalition de celles ci dont nous verrons la force le 10 septembre et les jours qui suivent. Donc pas de déni, mais un 1er Ministre n’est pas un commentateur ni un éditorialiste, il doit être à même de décider des moyens efficaces de l’action dans le but qu’il s’est fixé. Est-ce possible lorsqu’on a été à l’origine des problèmes pointés ou du moins en partie ? Accuser les Français n’est surement pas la bonne méthode sauf à vouloir les pousser dans la rue et de mieux souder les liens « objectifs » entre LFI et le RN.

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