Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles marquantes en Birmanie durant cette semaine. Un survol indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.
Politique, Diplomatie
Le président biélorusse Aleksandr Lukashenko est devenu le premier chef d’État étranger à se rendre à Naypyitaw pour rencontrer Min Aung Hlaing depuis le coup d’État de 2021. Cette visite, qui fait suite aux deux déplacements du dirigeant birman en Biélorussie cette année, illustre le renforcement du partenariat entre les deux pays. Fournisseur majeur d’armes et de formation militaire, Minsk étend désormais sa coopération avec la Birmanie aux domaines du commerce et de l’investissement, avec plusieurs accords bilatéraux et un forum d’affaires récemment organisés.
Le régime birman a rejoint Pékin dans la condamnation des déclarations de la Première ministre japonaise Sanae Takaichi sur Taïwan, réaffirmant ainsi son alignement avec la Chine. Le porte-parole Zaw Min Tun a estimé que les propos de Takaichi témoignaient d’un manque de « leçons tirées de l’histoire » et a réitéré le soutien de la Birmanie au principe de souveraineté chinoise.
Le régime birman a présenté la décision des États-Unis de mettre fin au Statut de Protection Temporaire (TPS) accordé aux ressortissants birmans comme une forme de reconnaissance internationale de ses élections à venir. Cette mesure, qui pourrait entraîner l’expulsion d’environ 4 000 personnes dès janvier 2026, a suscité de vives critiques de la part des défenseurs des droits de l’homme et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Le porte-parole Zaw Min Tun a de nouveau accusé Washington d’ingérence, après la formation d’une force américaine ciblant les centres d’escroquerie en Asie du Sud-Est. Il a pointé du doigt l’Union nationale Karen (KNU), accusée d’escroqueries le long de la rivière Moei, tout en taisant le rôle présumé de la Force de garde-frontière Karen (BGF). La KNU a nié ces accusations et dénoncé les bombardements aériens du régime. Parallèlement, la junte a annoncé l’arrestation de plus de 2 000 étrangers à Shwe Kokko et la destruction de matériel informatique, une démarche critiquée comme une tentative de masquer des cybercrimes facilités par la BGF.
Le régime birman a libéré jeudi 3 085 prisonniers politiques condamnés sous l’article 505-A du Code pénal, qui sanctionne la diffusion de fausses informations. Parmi eux, 724 restent sous condition de récidive. L’initiative vise, selon le régime, à garantir le droit de vote de tous les électeurs pour les élections de 2025-2026, qui débutent le 28 décembre.
Économie
Les importations d’électricité depuis la Chine ont chuté de 42,9 % sur les neuf premiers mois de 2025, à 41,1 M USD contre 72,1 M USD sur la même période en 2024. Les prix étant restés stables, cette baisse reflète surtout une réduction des volumes. En 2024, la Birmanie avait importé 82,1 GWh d’électricité, principalement pour les États du Nord (Shan et Kachin) et les zones économiques spéciales abritant des entreprises chinoises. Ces zones ont été au cœur des offensives de groupes armés ethniques depuis fin 2023.
Société / Répression / Conflit
Pour encourager la participation aux prochaines élections, la junte a annoncé la libération de plus de 3 000 personnes et la clôture de près de 5 600 dossiers en instance, invoquant la garantie du droit de vote pour tous les électeurs. Parallèlement, l’adoption de nouvelles lois réprimant la critique du scrutin a conduit l’IIMM de l’ONU à alerter sur des risques de crimes internationaux. Parmi les prisonniers libérés, U Kyi Toe, proche de Daw Aung San Suu Kyi, a été aperçu quittant la prison d’Insein.
L’armée a lancé de nouvelles offensives à Singu, dans la région de Mandalay, après avoir repris la quasi-totalité de Madaya aux rebelles. Les troupes ont avancé vers le nord et le sud, utilisant des unités issues de cessez-le-feu avec la TNLA et sécurisant la route nationale 31. Ces opérations visaient à reconquérir des positions stratégiques, malgré la résistance des Forces de défense du peuple (PDF). Plus de 100 000 civils ont été déplacés à cause des attaques à l’ouest de l’Irrawaddy.
Sous la pression de Pékin, l’Armée pour l’indépendance Kachin (KIA) a été incitée à ne pas intervenir dans la restitution de Mongmit au régime, malgré sa promesse d’aider les Forces de défense du peuple (PDF) à protéger la ville. Le Ta’ang National Liberation Army (TNLA), qui avait capturé Mongmit et Mogoke, a ordonné aux PDF de se retirer, escortant parallèlement les troupes gouvernementales pour reprendre le contrôle avant le 1er décembre.
Les combats se poursuivent lundi entre le régime militaire birman et l’Union nationale karen (KNU) à Min Let Pan, à environ 16 km au sud de Myawaddy, dans l’État de Kawthoolei. La localité, contrôlée par l’Armée démocratique bienveillante karen, avait accueilli un site frauduleux récemment perquisitionné par la KNU. Après l’annonce de cette dernière de vouloir préserver le site pour inspection par des experts internationaux, le régime a lancé une offensive intense, soutenue par des frappes aériennes et de l’artillerie.
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