
À l’heure où vous lirez ces lignes, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est aura peut-être obtenu un cessez-le-feu durable entre la Thaïlande et le Cambodge. Peut-être… car l’on voit mal comment Anwar Ibrahim, le Premier ministre malaisien qui termine son année de présidence de l’organisation régionale, parviendra à dénouer ce conflit. Idem en Birmanie, où des élections législatives, organisées pieds et poings liés par la junte militaire au pouvoir, auront lieu à partir du 28 décembre. Dans ces deux cas, le mot qui vient en tête est « impuissance ». À quoi sert l’ASEAN ? La question mérite d’être posée.
Il ne s’agit pas, comme certains lecteurs pourraient le penser, de défendre une organisation régionale plus intégrée ou fédérale, à la mode européenne. À chaque région sa spécificité. Il s’agit juste de pointer l’énorme différence entre les moyens potentiels de l’ASEAN, composée pour l’essentiel de pays émergents en bonne forme économique, et ses réalisations. Mieux vaut, direz-vous, une organisation qui coordonne plutôt que rien du tout. D’accord. Mais alors que le monde se restructure en empires, la vulnérabilité de l’Asie du Sud-Est semble colossale.
L’ASEAN est la victime collatérale de 2025. À aucun moment, l’organisation basée à Jakarta ne semble en mesure de faire la différence pour le bien des peuples. Il s’agit, plus que jamais, d’une instance où les gouvernements peuvent au moins échanger. Une passerelle. Un pont bien fragile. Ce qui pose une question pour 2026 : peut-on attendre mieux des Philippines, qui vont en prendre la présidence tournante ?
Joyeuses fêtes de Noël, et vive l’Asie du Sud-Est (malgré ses problèmes) !
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