La photo qui illustre cet article nous a été fournie par notre chroniqueur. Nous la reproduisons car elle circule largement au Cambodge et témoigne de l’état de l’opinion khmère qui accuse l’armée thaïlandaise de destructions massives. Pour rappel, des pourparlers de paix se tiennent cette semaine entre les deux pays.

Une chronique cambodgienne de Yann Moreels

Voici ce que j’entends à Phnom Penh et à Siem Reap où affluent les réfugiés de la frontière. Je le porte à la connaissance des lecteurs de Gavroche.

L’armée thaïlandaise franchirait partout la frontière et bombarderait jusqu’à 100 kilomètres à l’intérieur du Cambodge. Comment expliquer maintenant le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge sans parler d’une invasion de la Thaïlande aux dépens de la souveraineté khmère ?

Le temple de Preah Vihear aurait été conquis par les forces terrestres thaïlandaises et en partie détruit. Une statue hindoue a été délibérément renversée. Une famille d’éléphants anéantie et plusieurs villages démolis. Ce lendemain de Noël, l’armée thaïe continue de bombarder ces villages.

Quel est le sens de tout cela ?

Y a-t-il des éléments de réponse alors que la communauté internationale commence à se rendre compte que le Cambodge est bien l’agressé ? Dommage de solder les comptes de fin d’année diplomatique par l’anéantissement des solutions aux problèmes. La guerre de communication bat son plein avec un gouvernement thaïlandais pourtant démissionnaire !

L’heure est au désespoir. Puisse la paix revenir.

Yann Moreels

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